En quête d’une poétique technologique, la pratique de Haseeb Ahmed intègre des méthodologies des sciences fondamentales. Son exposition au M HKA déploie son projet expérimental en cours, Wind Egg. Le concept d’œuf hardé (sans coquille) qu’on appelle wind egg en anglais, windei en néerlandais – « œuf de vent » – pose le postulat que des animaux ou des êtres humains pourraient être fertilisés par le vent – une croyance qui a perduré pendant des millénaires dans les anciennes cultures de l’Égypte, de l’Arabie, de l’Inde, de l’Europe et de la Chine. Pour réaliser cette idée, Haseeb Ahmed a fait appel à la technologie de soufflerie la plus avancée à l’Institut Von Karman de dynamique des fluides, en Belgique. Dans le processus de personnification du vent, il mélange l’art et l’aéronautique, le mythe et la technologie, reflétant la faculté humaine de projeter des sensibilités empathiques sur des objets non humains. Pour ce projet, qui va de l’Antiquité à l’astrobiologie, l’exposition fera office de site expérimental pour imaginer des possibilités de reproduction humaine en l’absence d’hommes, mais avec du vent.
Haseeb Ahmed est détenteur d’un master du programme Art, Culture et Technologie du MIT et d’un bachelor de la School of the Art Institute of Chicago. Il a effectué une résidence d’artiste à la Jan van Eyck Academie à Maastricht. Ses œuvres sont exposées dans le monde entier, entre autres, au Musée d’Art contemporain de Chicago, à la Biennale d’Art contemporain de Göteborg et au Musée Barengasse à Zurich.
Haseeb Ahmed vit et travaille à Bruxelles.
Son exposition est soutenue par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), par le département des Arts de l’université de Zurich, par l’École supérieure d’Art et de Design Sint Lucas à Anvers et par l’Université d’Anvers.