La Galerie Christophe Gaillard est heureuse d’annoncer la seconde exposition personnelle de Julien des Monstiers, « Maison Sarcophage Allumettes », qui présentera un corpus d’oeuvres inédit dont une installation conçue spécifiquement pour ce projet.
« J’ai toujours privilégié la position de survol en Peinture. Lorsque l’on se positionne ainsi il est possible d’envisager l’Histoire de l’Art sans temporalité, sans lieux définis, il ne reste qu’une longue et vertigineuse filiation entre les artistes du monde. Je pense le monde comme ça. Il n’y a pas de différence entre les peintures pariétales, les ornements antiques, les peintures de genre ou l’abstraction. Tout n’est que signes, langages hors du langage.
S’il est vrai qu’une pensée a besoin de sa géographie propre pour exister, la mienne a toujours eu deux axes, le sol et le mur. J’ai peint des tapis que l’on accroche au mur, des parquets sur lesquels on ne marche pas, des tableaux de motifs inspirés de papiers peints que j’ai pourtant travaillé, à l’atelier, au sol. Le cadre d’un tableau est un territoire, mais la Peinture doit sembler vouloir s’en échapper, être autonome dans la Vie.
J’envisage cette exposition comme une tentative d’embrasser la Peinture dans son ensemble, en créant des surfaces dont les signes picturaux n’appartiennent à aucun lieu, à aucun temps, comme une mémoire du futur en quelque sorte.
Les toiles ont entre elles un lien secret. Pour permettre aux visiteurs de partager ce secret j’ai voulu qu’ils survolent la Peinture comme moi. Aussi j’ai travaillé sur cette pièce centrale, la peinture de la totalité du sol de la galerie. L’idée étant d’habiter l’oeuvre, de s’y déplacer, de la piétiner, de tâcher d’amener la Peinture là où habituellement elle n’est pas ou plus. La Peinture n’est pas sacrée, elle ne l’a jamais été, elle n’est qu’une surface qui s’échappe du châssis et déborde dans la Vie. J’invite le public à habiter cette surface, physiquement, regarder la Peinture et marcher dessus. Pour passer du sol au mur il faut savoir changer de paradigme, pour changer de paradigme il faut savoir voler, pour voler il faut une rampe de lancement. »
Une monographie bilingue français/anglais comprenant un entretien avec Alain Berland et un essai de Frédéric Valabrègues, sera publiée à l’occasion de l’exposition. Né en 1983, Julien des Monstiers vit et travaille entre Paris et Faye la Vineuse. Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2008, il a reçu les prix Marin en 2015, Yishu8 et des Mécènes du Sud en 2017. Parallèlement à l’exposition à la galerie, son travail sera présenté au Centre d’art d’Arcueil et au QuattroCento, Paris. En décembre le ‘13, rue des Balances’, Montpellier, accueillera le projet ‘Antigone’ réalisé en duo avec l’artiste Ken Sortais.