La Galerie Xippas est heureuse de présenter une exposition de groupe intitulée « Look West, Young Man! », mettant à l’honneur de grands noms issus de la scène artistique californienne rassemblés aux cotés d’artistes représentés par la galerie.
Le titre de l’exposition fait référence à la phrase emblématique attribuée à Horace Greeley dans un éditorial de 1865, « Go West, Young Man! ». Un encouragement à la conquête historique de l’Ouest américain, signant la division des Etats-Unis par cette frontière imaginaire, entre une Côte Est habitée et domptée et une Côte Ouest, libre et sauvage. Bien des années après, les années 80 signent une nouvelle conquête : la reconnaissance de Los Angeles comme capitale artistique internationalement reconnue, s’offrant comme une alternative à la scène new-yorkaise.
Sans y élire domicile, les artistes de la Galerie Xippas présentés dans l’exposition n’ont pourtant cessé d’être inspirés par la Californie, tant par son climat, sa lumière, sa géographie, que par le foisonne- ment culturel qui en émane. Chacun de leur regard s’est un jour tourné vers San Francisco, Los Angeles ou San Diego, regard que l’on retrouve dans leurs créations qui en sont empreintes. Celles-ci viennent parfois faire écho, parfois répondre aux autres œuvres de l’exposition, mettant en lumière des artistes issues de cette grande scène californienne mythique.
La photographie de Matthew Porter dépeint l’atmosphère de la côte Ouest et la liberté furieuse qu’elle entraîne, alors qu’une peinture d’Yves Bélorgey souligne le contexte architectural du Los Angeles des années 40. La photographie de Rhona Bitner, elle, se
concentre sur ce bar de San-Francisco, un espace où le vide vient témoigner de l’histoire mythique de la musique américaine, gravée à jamais dans le vinyle comme dans nos têtes. D’autres artistes puisent sur la Côte Ouest de quoi nourrir leur humour comme le montrent les dessins de Raymond Pettibon et Jim Shaw, critiquant la société West Coast dans des caricatures bien assumées.
Toujours avec humour, mais avec une volonté de provocation plus prononcée, cette critique est aussi présente dans les sculptures de Richard Jackson, le dessin de Mike Kelley ou encore les photographies de Paul McCarthy. Une représentation plus crue, apportant un message plus direct d’une cer- taine vison de l’Ouest américain. La photographie de Bettina Rheims vient elle aussi témoigner d’une certaine provocation en transgressant l’image de la femme et de ses représentations : contre-emploi, dialogue entre fantasme, réalité et fiction, la femme californienne est à l’image du pays qu’elle habite.
Les autoportraits de Bruce Nauman, figure phare de la scène ouest américaine, interroge le corps et sa représentation. En créant des jeux de mots visuels à l’effet souvent déstabilisant, il privilégie le processus de création et affirme ainsi cette liberté des artistes californiens à ne pas se cantonner à un unique médium, mais à explorer la palette des possibilités créatrices qui leur est offerte.
A cela viennent s’ajouter les peintures pop aux couleurs acidulées de Jeremy Dickinson et Dean Mo- nogenis, la scuplture aux tons chauds et solaires de Richard Nonas, ou encore la peinture aux tons vifs de Pepa Prieto, s’imposant comme une ode lumineuse au soleil et à l’océan de la Côte Ouest.
«Look West, Young Man!», c’est cet esthétique de la Californie revue par des œuvres contemporaines dont les formes diverses et multiples se réapproprient et dessinent une nouvelle forme de perception du mythe de la Côte Ouest : une liberté évidente d’expressions artistiques soutenant une inspiration puissante, parfois fantasmée ou controversée, mais qui ne cesse d’influencer l’Art Contemporain dans son prodigieux défi de produire du sens.