La galerie Templon présente pour la première fois à Paris un spectaculaire ensemble de peintures du grand maître américain de l’abstraction Robert Motherwell. Une vingtaine d’œuvres de la mythique Open Series, datées des années 1970, seront réunies pour l’occasion.
En 1967, sous le titre Open, Robert Motherwell décline une nouvelle série tournée vers la thématique de la fenêtre, développée avant lui notamment par Matisse, métaphore de la relation entre le monde intérieur des émotions et le monde extérieur des sens.
Méditatives et intimes, les Open sont composées de plans de couleur simple découpés par trois lignes tracées au fusain composant une forme rectangulaire. Les fragments dessinés sur les aplats colorés renvoient aux liens de Motherwell avec le minimalisme mais surtout à l’engagement conceptuel et philosophique de l’artiste, qui explore les dualités entre contenu et absence, espace et surface.
En s’intéressant à « l’austère beauté qui consiste à diviser un plan uni », Motherwell s’interroge sur la façon dont la nature a été modifiée par l’homme mais aussi sur des problématiques strictement artistiques telles que la « viscosité de la peinture, le color field, la peau du monde ».
Robert Motherwell se consacre à l’Open Series presque deux décennies, jusqu’au début des années 1980. Au fur et à mesure que la série progresse, les œuvres deviennent de plus en plus complexes, l’artiste travaillant à toutes les permutations possibles à partir de ces moyens très réduits.
Robert Motherwell, né en 1915 aux Etats-Unis, est mort en 1991. Figure majeure de l’expressionnisme abstrait, il fut à la fois peintre, graveur, éditeur et critique d’art. Son intérêt pour la philosophie, la littérature et la poésie favorise ses liens avec les artistes surréalistes qu’il rencontre lors de ses voyages en Europe en 1935 et 1939. Les formes simples et les aplats de couleur présents dans les oeuvres de Matisse et Mondrian vont également marquer ses débuts de peintre.
Théoricien et porte-parole du mouvement d’après-guerre la New York School, il fait le lien entre les deux continents, intégrant le concept d’automatisme et la psychanalyse à l’abstraction américaine, qu’il promeut pour en faire le fer de lance de la nouvelle avant-garde internationale.
Robert Motherwell a enseigné toute sa vie. Il a été largement exposé par les plus importantes institutions internationales : en 1965 le MoMA (New York) lui consacre une grande rétrospective qui voyage au Stedelijk Museum (Amsterdam) ; à la Whitechapel Gallery (Londres) ; au Palais des Beaux-Arts (Bruxelles) ; au Museum Folkwang (Essen) ; on peut également citer les rétrospectives de Düsseldorf (Städtische Kunsthalle, 1976), du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris (1977), de Londres (Royal Academy, 1978), et la grande exposition de la Albright-Knox Art Gallery (Buffalo, NY, 1983) qui voyagea au Los Angeles County Museum of Art ; au San Francisco Museum of Modern Art ; au Seattle Art Museum ; à la Corcoran Gallery of Art (Washington) ; puis au Guggenheim Museum à New York. Cela fait plus de dix ans que l’artiste n’a pas été exposé à Paris.
Les œuvres de Robert Motherwell sont présentes dans les plus importantes collections muséales dont celles du Museum of Modern Art, du Metropolitan Museum of Art, du Whitney Museum of American Art (New York), du Art Institute of Chicago, du Los Angeles County Museum of Art ; de la Menil Collection (Houston), de la National Gallery of Art (Washington), de la Tate (Londres), du Kunstmuseum Basel (Suisse), du Hara Museum (Tokyo), du Guggenheim Museum (Bilbao), du Musée national d’art moderne-Centre Pompidou (Paris).