La Galerie Chantal Crousel est heureuse d’annoncer la sixième exposition personnelle de Fabrice Gygi, un des artistes suisses les plus influents de sa génération. L’artiste présente conjointement un ensemble d’œuvres sur papier et deux volumes en acier corten.
En 2010, Fabrice Gygi amorce une rupture dans son travail en abandonnant sa pratique des installations pour se consacrer à la sculpture. C’est tout d’abord avec ses bijoux que ce changement s’opère. Il consacre alors plusieurs années à la création joaillière dont les constructions nouvelles, aux formes géométriques élémentaires, étaient une volonté d’aller vers un objet dénué de toute sensualité et toute analogie au corps. Aujourd’hui, les volumes de ses sculptures et bas-reliefs abolissent également la courbe et l’oblique et reprennent les mêmes lignes abstraites, élégantes et pures, bâties de cubes et de parallélépipèdes. Dans la sculpture au sol, la règle du nombre d’or s’applique aux cubes articulés en ordre décroissant. On peut y voir autant de prototypes d’architecture modulaire dans des jeux d’échelle et de formes, de vides et de pleins, de positif et de négatif.
Fabrice Gygi compose ses aquarelles de traits horizontaux et verticaux. Après un séjour de plusieurs mois à Marfa, dans le désert de Chihuahua, il commence à travailler la ligne. Rejetant la courbe, il reprend ici les mêmes règles formelles que celles précédemment appliquées aux sculptures. Discipline et détermination sont les maîtres-mots. Peintes d’un seul trait en couches superposées, ces œuvres témoignent d’une extrême rigueur d’exécution et du besoin de l’artiste à trouver un accord entre la concentration et la tension dans une maîtrise de soi pour tenter de contrôler le geste. Chaque pièce existe dans un état parfaitement équilibré de perfection et d’accident, créant une énergie constante intensifiée par le vivant. Ces grandes aquarelles se déclinent dans une gamme résolument restreinte à six couleurs, étendue aux variations décidées par l’artiste.
Nous retrouvons dans ce travail les racines emblématiques de la pratique de Gygi, réhaussant la présence d’un objet par sa réduction la plus radicale.