Dirk Braeckman (Eeklo, °1958) crée dans chacune de ses œuvres photographiques monumentales un monde clos, isolé, qui semble pourtant infini dans sa tactilité et balaye d’un mouvement les illusions de la photographie. Ces images ne veulent rien raconter et toutefois, elles suggèrent des histoires complètes. Ses photos laissent derrière elles le moment de la prise et dépassent leur cadre.
Dirk Braeckman a commencé sa carrière comme photographe de portraits et d’autoportraits, mais s’en est sciemment détourné. Il trouve les sujets de son œuvre photographique dans son environnement immédiat. Ce sont souvent des lieux ou des espaces, de préférences des vues intérieures. Son œuvre garde ainsi une touche autobiographique.
Il crée dans ses œuvres photographiques monumentales un univers fermé et isolé. Les images de Braeckman ne révèlent aucune observation clinique et l’anecdotique ne l’intéresse pas. L’image existe en soi. La tactilité dont témoigne son travail artistique est singulière pour la photographie et balaye les illusions propres au médium. Ce que nous regardons, c’est les textures, les matériaux et les divers supports auxquels s’essaye l’artiste.
Il explore les effets comme la surexposition et la sous-exposition et les modes de tirage. Dirk Braeckman a travaillé longtemps avec la photographie analogique uniquement et faisait lui-même ses tirages dans sa chambre noire. Il explore depuis quelques années la photographie numérique et cette nouvelle méthode de travail introduit des sujets nouveaux dans son travail artistique, comme les gros plans de paysages.
Dirk Braeckman est un des artistes d’avant-garde belges du moment. Il a participé à diverses expositions en solo et de groupe en Belgique et à l’étranger.
L’exposition au M offre une rétrospective sélective de 25 ans de travail créatif, et le met en dialogue avec un certain nombre de ses œuvres photographiques numériques nouvelles.