L’installation vidéo d’Antoine Roegiers, qui fait partie de l’exposition L’estame au temps de Bruegel, consiste en une plongée vertigineuse dans l’œuvre Les Sept péchés capitaux (1558) de Pieter Bruegel, les sept péchés étant l'orgueil, la luxure, la gourmandise, l'envie, la paresse, l'avarice et la colère. Roegiers s'inspire librement des dessins à la plume et à l'encre brune du maître.
Bien qu'il ait une tendance moralisatrice, leur contenu est d'une constante inventivité et d'une poésie surprenante. Hommes, femmes, animaux, démons, créatures métamorphosées, personnages hybrides, géants, architectures fantaisistes coexistent en une délirante et parfaite harmonie.
Outre la poésie, la créativité et la beauté des dessins de Bruegel, c'est la représentation de l'espace qui intéresse également l’artiste. Roegiers s’approprie chaque élément des dessins de Bruegel, en les redessinant avec une habileté minutieuse à la plume et à l'encre sur papier. Ces dessins représentent la matière même de son film d’animation : des morceaux de corps, des décors vides, des paysages...