La Galerie Xippas de Genève est heureuse de présenter une exposition de l’artiste américain Michael Scott. Peintre manifeste de la scène contemporaine new-yorkaise, il présente, pour sa deuxième exposition personnelle à la galerie de Genève, un ensemble d’œuvres réalisées entre les années 1980 et 2016.
Associé au début des années 1990, avec ses amis Steven Parrino, Matthew McCaslin, Cady Noland, ou Olivier Mosset, à ce qu’on a appelé la « nouvelle abstraction » et proche de courants comme le Néo-géo auquel sont rattachés Peter Halley, John M. Armleder, Christian Floquet, Christian Robert-Tissot, entre-autres, Michael Scott réalise des peintures comme autant d’expériences visuelles poussées à l’extrême. L’effet optique amène le spectateur jusqu’au point où les peintures deviennent presque impossible à regarder. L’artiste décrit lui-même ses peintures comme de « l’Op art sous acide ». Une expérience déstabilisante qui souligne chez lui un point de vue sur l’art tout aussi extrême.
L’exposition donne à voir ici des pièces issues de différentes périodes de son œuvre. Elle inclut notamment plusieurs tableaux aux constructions systématiques, composés de lignes noires et blanches du début des années 1990, qui ont précisément participé à faire reconnaître son style. Ces lignes verticales et étroites reposent sur des plaques d’aluminium de dimensions variables. Pour les générer, l’artiste explorera alors différentes méthodes. Il s’imposait chacune d’entre elles tout au long du processus de création, comme une notice contraignante à respecter, au millimètre près. Au sujet de l’une d’entre elles, il raconte : « quand j’ai démarré les peintures de lignes, j’ai eu l’idée de prendre la largeur d’une ligne comme point de départ, et à partir de là je n’avais qu’à regarder quelle était la largeur d’une ligne dans la peinture précédente pour déterminer la largeur d’une ligne dans la suivante – largeur qui serait 1% plus épaisse ». Michael Scott met à distance la subjectivité par le systématisme et la recherche d’un aspect mécanique de ses œuvres.
Une toile témoigne dans l’exposition des incursions de l’artiste dans la figuration. En 1994, Michael Scott arrête les peintures de lignes ; n’ayant pas fixé de terme à sa méthodologie, il se dit arriver au bout de son travail systématique et vouloir exprimer autre chose. Ce tableau de 1995, intitulé The Realm of the Clown, qui dépeint un paysage psychédélique à la Looney Tunes, serait à l’opposé même de ses précédents travaux. Un monde fluo, royaume loufoque où se mêlent des couleurs sprayées à même la toile. Il reviendra pourtant vers l’abstraction géométrique et sa quête d’un effet optique maximal tout en laissant cette fois-ci une place plus importante à l’aléatoire. Ces peintures récentes, également présentes dans l‘exposition, révèlent une pratique plus intuitive dont le résultat intègre les hésitations, les changements et les accidents inhérents aux processus méthodologiques de la peinture programmée.
Michael Scott vit et travaille à New York. Il est né à Paoli en Pennsylvanie en 1958. Il a étudié à l’Ecole de peinture et de sculpture de Skowhegan dans le Maine puis a reçu son MFA de l’Université de Hunter de New York. Son travail a été exposé au Consortium de Dijon (France) ; à PS1, LIC de New York (USA) ; au FRAC Nord-Pas de Calais (France) ; au Musée des Beaux Arts de La Chaux-de-Fonds (Suisse) ; au Centre national d’art contemporain de Grenoble : Le Magasin (France) ; au Centre Georges Pompidou de Paris (France) ; au MAMCO de Genève (Suisse) et au Centre d’art contemporain Circuit de Lausanne (Suisse). Il a exposé à de nombreuses reprises avec Steve di Benedetto, Matthew McCaslin et Steven Parrino, notamment.