En exclusivité en Belgique, le Musée d’Ixelles propose une rétrospective magistrale de Robert Doisneau, l’illustre photographe du Baiser de l’Hôtel de ville. 150 clichés vintages vous invitent à renouer avec la candeur, la malice et la beauté du quotidien de l’après-guerre.
Cette exposition s’articule autour de trois axes. Le Merveilleux quotidien des années 1930 à 1970 vous offre une traversée dans l’œuvre d’un photographe qui se voulait faux témoin : il ne décrit pas le réel mais en propose plutôt une lecture poétique. Palm Springs 1960 : 30 clichés en couleurs réalisés pour le magazine américain Fortune traduisant le regard amusé d’un ethnologue improvisé sur une population de retraités bienheureux à l’opulence joyeuse. Ateliers d’artistes : 55 prises de vue réalisées entre 1945 et 1971 dans les ateliers de Picasso, Braque, Utrillo, Giacometti, Brancusi ou César… En noir et blanc ou en couleurs, célèbres ou méconnus, les tirages précieux de Robert Doisneau n’ont pas fini de vous faire rêver.
Série de tirages précieux anciens ou vintages choisis dans la collection de l’Atelier Robert Doisneau, complétée par deux grands montages en relief réalisés par Robert Doisneau dans les années 1970, dans l’esprit de ce qu’on appellera bien plus tard des installations.
Le monde que j'essayais de montrer était un monde où je me serais senti bien, où les gens seraient aimables, où je trouverais la tendresse que je souhaite recevoir. Mes photos étaient comme une preuve que ce monde peut exister.
Trente photographies en couleurs réalisées pour le numéro de février 1961 du magazine américain Fortune, une commande sur la construction de golfs dans le désert du Colorado. Regard amusé d’un ethnologue improvisé sur une population de bienheureux retraités à l’opulence joyeuse. Robert Doisneau arrive à Palm Springs le 21 novembre et y restera jusqu’au 1er décembre 1961. Ce reportage ethnographique à Palm Springs durera deux petites semaines. Ce qu’il découvre là-bas l’incite à dépasser largement le thème du reportage. Au-delà de l’empiètement des greens sur un territoire aride, il dresse un portrait amusé d’une planète artificielle repeinte aux couleurs les plus suaves. Il utilise tour à tour un Rolleiflex, un Leica et un Hasselblad et, pour la première fois, Robert Doisneau utilise la pellicule couleurs à des fins résolument esthétiques.
Cinquante-cinq photographies prises entre 1945 et 1971 pour le suivre dans les ateliers de Picasso, Braque, Utrillo, Giacometti, Brancusi ou César… L’atelier est un endroit où il se sent bien et il n’y a pas pour lui de meilleur décor. Pourtant il ne poussera jamais spontanément la porte de ses illustres voisins Etienne Hajdu, André Fougeron et Etienne Béothy.
Jamais je n’aurais eu l’audace de demander du temps à ceux qui l’ont si bien employé. Aux grands maîtres dont les noms sont des têtes de chapitre dans les bouquins d’histoire de l’art et que l’on imagine ne se déplacer qu’avec une auréole de néon… Pourtant quelques-uns de ces grands maîtres m’ont poussé par les épaules dans leurs ateliers.
Il faudra pour cela le prétexte de la commande, car Robert Doisneau est avant tout un artisan photographe et l’essentiel de son œuvre est arraché à un quotidien laborieux.