Plasticien, performer et musicien, Joris Van de Moortel élabore son œuvre autour des stigmates de ses performances ou des éléments qui habitent son quotidien.
Les éléments matériels de ces concerts sont brisés, disséqués pour constituer de nouveaux items, à la base de futures créations (à la fin de ses concerts, il casse des instruments, lance de la peinture dans les câbles…). Ces débris récupérés l’inspirent ensuite pour construire une œuvre, entretenant le cycle de destruction et de renaissance tiré du chaos.
Véritable boîtes-objets, ces œuvres sont des hybrides entre photo, peinture et ready-made.
Dans Office Framing, il déconstruit la surface d’un bureau en agençant différentes photos de cet espace architectural et en y ajoutant des éléments matériels comme la grille en fer. Le néon est employé comme un trait de peinture librement posé sur une construction complexe avec son jeu de perspectives très esthétiques.
Cet assemblage de matériaux (néon, bois, plexiglas, aluminium, acier, photographie noir et blanc, impression Duratrans, scotch) renvoie à des souvenirs (le titre indique 10 years after) et brouille les pistes de la nature de l’œuvre. Entre peinture, sculpture ou photo, l’artiste fait référence au rêve d’une Gesamtkunstwerk, prônée par le Romantisme allemand du 19e siècle.
Ce concept d’œuvre d’art totale – faire éclore une œuvre qui mêlerait toutes les disciplines artistiques – inscrit Joris Van de Moortel dans la tradition artistique même si l’artiste apparait également novateur et iconoclaste dans tous les sens du terme.
Né en 1983 à Gand, Joris Van de Moortel vit et travaille à Anvers. Diplômé de l’HISK (Higher Institute of Fine arts, Gand) en 2009 et résidant de la Künstelerhaus Bethanien de Berlin en 2012 et 2013. Il a entre autres participé à de nombreuses expositions collectives importantes ; notamment au Mac’s (Belgique, 2016), à la Künstlerhaus Bethanien (Allemagne, 2015), à la Villa Empain (Belgique, 2015), au Palais de Tokyo (France, 2014), à la Maison Particulière (Belgique, 2013), au SMAK (Belgique, 2013) tout en ayant des expositions personnelles significatives.