Le fonds coréen au musée Guimet renvoie à la mission qu’effectue Charles Varat en 1888, de Séoul à Pusan, sous couvert du Ministère de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts. Réalisée avec l’aide de Victor Collin de Plancy, premier représentant diplomatique français à la cour de Séoul, et celle du gouvernement de la Corée Choson (1392-1910), elle entend faire connaître au public parisien la culture d’un pays encore très mal connu. Dès 1893, est ouverte au musée une galerie coréenne, à laquelle a travaillé Varat, assisté d’Hong Jeong-ou. Présentant les arts de la Corée, sous ses aspects les plus variés (peinture et mobilier, costume et céramique), elle subsistera jusqu’en 1918, date de la première rénovation générale du musée. En revanche, les collections qui arrivent par le Louvre proviennent le plus souvent d’anciennes collections japonaises (bannière d’époque Koryo, 13ème – 14ème s., ou bronze doré sur le thème du bodhisattva méditant, 6ème s.).
L’après 1945 voit un intérêt nouveau pour l’archéologie (orfèvrerie et couronne de Silla), à côté de la fascination pour le céladon coréen. La plus belle pièce toutefois est le paravent de Kim Hong-do donné par Mme Louis Marin en 1962, en souvenir de son mari qui séjourna brièvement à Séoul, décembre 1901 Sur huit panneaux sont évoquées avec un très grand raffinement des scènes de genre typiques de la Corée du 18ème s.
La seconde rénovation générale du musée, en 2000, a permis de redéployer les collections coréennes (1.000 numéros environ) sur un espace de 360 m2. Au fonds ancien, se sont ajoutées des acquisitions importantes (bronzes d’époque Koryo ou peinture de Yi Cheong, 17ème s.), mais aussi des donations comme le bel ensemble de peintures décoratives de la fin de Choson de la collection Lee Ufan (17ème – 19ème s.).