L’importance de l’Asie centrale appelée aussi Sérinde, a été révélée au début du XXe siècle, par les trouvailles archéologiques qui, sur le tracé de la Route de la Soie, ont mis en valeur un patrimoine bouddhique exceptionnel. Le climat désertique, favorable à la préservation des matières végétales et organiques a permis la conservation de documents uniques, comprenant des manuscrits et des cycles importants d’images cultuelles bouddhiques.
Trois missions françaises sont à l’origine de la collection du musée Guimet : Dutreuil de Rhins (1890-1895), Paul Pelliot (1906-1909), la plus importante, puis celle de Joseph Hackin (1931-1932). Les pièces rassemblées illustrent l’art des grands centres bouddhiques, qui sont autant d’étapes de la progression des caravanes sur le parcours oriental de la route de la Soie.
Les sculptures en terre séchée de l’ensemble religieux de Toqquz-Saraï sont représentées par la tête de bodhisattva EO 1059 ; le Buddha méditant EO 1107, témoigne de l’art pictural du complexe monastique de Duldur-Akhur, dans la région de Kucha. De la « grotte des manuscrits », à Dunhuang, proviennent deux cent cinquante peintures, parmi lesquelles figuraient les assats de Mara MG 17655. La perception panoramique qu’autorise le rassemblement de ces oeuvres confère à la collection du musée Guimet son caractère unique.