La Galerie Chantal Crousel a le plaisir de présenter la quatrième exposition personnelle de l’artiste viennois Heimo Zobernig.
Heimo Zobernig s’exprime par la sculpture, la vidéo, la performance et la peinture. Depuis les années 80, il questionne sans cesse deux fondamentaux de la peinture du XXème siècle : la grille et le monochrome. Son œuvre offre une grande variété d’approches.
En 2013, lors de la préparation de son exposition rétrospective au Palacio de Velázquez du Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia à Madrid, il a déclaré : « Au début, je peignais de manière frénétique, dans tous les styles imaginables. Ensuite l’abstraction géométrique radicale est devenue mon language de prédilection. À l’époque, mes sources d’inspiration provenaient souvent de domaines étrangers à l’art, et évoluaient en marge des conventions. Ce n’est que graduellement que je suis arrivé au monochrome. À partir de là, certaines sources d’inspiration sont devenues évidentes. Dans l’ensemble des nouvelles techniques utilisées par les jeunes artistes, l’émerveillement pour la peinture phénoménologique est incontestable. Des monochromes émergent les fantômes et démons d’un mouvement de résistance. Les essais d’émancipation, l’échec permanent à accomplir l’objectif sont inscrits à l’intérieur du monochrome. Aucun monochrome ou image vide qui ne révèlerait les traces de sa propre création ne peut livrer de manière pérenne un énoncé historique. »
Dans cette exposition, Heimo Zobernig a réuni des toiles provenant de plusieurs séries réalisées entre 2011 et 2017. Réalisées à l’acrylique, elles mesurent toutes un mètre par un mètre.
Présentées de manière chronologique, les œuvres montrent l’évolution de la peinture de Zobernig au cours des six dernières années. Elles sont les témoins de l’évolution de son travail, charnière entre chaque série. Chaque peinture marque ainsi une transition par rapport à la série d’œuvres suivante – résultat de premières études pour des motifs d’images à venir. Les dernières œuvres empruntent à l’histoire de l’art et à des modèles de textes provenant de sources multiples.
Les peintures-textes de 2011 (bleu, blanc et ocre), avec leurs effets fantomatiques dans lesquels la forme pure et minimale n’est plus le privilège de la langue, ouvrent graduellement sur la série suivante. De larges aplats de couleurs combinent entre elles ces compositions complexes.
Les surfaces pixellisées des peintures de 2014 rappellent celles des téléviseurs de basse résolution des années 80. Ces peintures traitent davantage de la surface que de la couleur. À travers leurs textes, leurs palettes digitales, et leur pixellisation approximative, elles affirment leur relation à l’image mouvante d’une manière explicite, mais aussi ludique et élusive.
Enfin, des peintures dont la grille plus formelle s’oppose à celles déstructurées et sinueuses, les bandes adhésives utilisées sont grossièrement coupées à la main, faisant émerger des mots comme : THIS.