La Galerie Nathalie Obadia est très heureuse de présenter la seconde exposition personnelle de Laure Prouvost à Paris. Lauréate du Turner Prize en 2013 - décerné pour la première fois à un artiste français, Laure Prouvost a bénéficié d’une riche actualité internationale en 2016 et 2017. Des expositions personnelles lui ont notamment été consacrées au Kunstmuseum Luzern, au Witte de With à Rotterdam, au Pirelli HangarBicocca à Milan, au SALT Galata à Istanbul, au CCA Laznia à Gdansk. Un solo show est présenté au Walker Art Center à Minneapolis jusqu’au 11 février, et elle sera l’invitée du Palais de Tokyo en Juin 2018.
Laure Prouvost développe une oeuvre protéiforme qui donne corps à des récits et de singulières narrations à travers la vidéo, l’installation, la performance, la sculpture, la photographie, la peinture ou le dessin, qu’elle associe souvent à la céramique, la tapisserie ou le travail du métal. Véritable archiviste d’images - créées ou prélevées, l’artiste française excelle dans l’arrangement de cette matière visuelle dont la générosité garde captif le spectateur.
L’habile juxtaposition de faits réels et d’éléments empruntés à une complexe mythologie familiale, l’insolente matérialité qu’elle parvient à donner à nos cinq sens, sa façon du langage ou la feinte désinvolture de ses «trompe-l’oeil en images et en émotions » sont autant de moyens utilisés par l’artiste pour évoquer - avec un oeil aiguisé, notre réalité contemporaine.
Looking at you Looking at us fait écho à l’oeuvre collaborative de Laure Prouvost et Jonas Staal, The Aube’s cure Parle Ment présentée à la Fondation Kadist à Paris jusqu’au 17 décembre 2017, et dont le commissariat a été assuré par Iliana Fokianaki. À la galerie, des Metal Men et Metal Women stationnent, peut-être dans le Lobby, le Grand Hall de ce nouveau «Parle Ment», dans l’attente de vous accueillir et d’en savoir plus sur vous. Étonnantes silhouettes que ces corps désarticulés dessinés en bâtons, dont la tête disproportionnée est constituée d’un écran télévisé LCD qui diffuse en boucle un flux de textes et d’images saturées.
Autour de la plateforme centrale, les Metal Men et Metal Women campent leur position autour de laquelle déambule le spectateur, dans le brouhaha de leurs pensées confuses que l’artiste donne à voir et à entendre. Cinq nouvelles tapisseries ont été cousues par « grand-mère qui les a faites pour décorer le hall d’entrée, vous offrir du thé ou du café et réfléchir à l’état des affaires du Parle Ment », nous informe Laure Prouvost, tandis que les pantins de métal aux postures statufiées nous invitent à voir avec un «mirror stick» (bâton et miroir) le dessous d’un rebord qui longe les murs de la galerie. Étrange société immobile aux moeurs déconcertantes qui donnerait à entendre ses pensées, à refléter par les extrémités et à voir ce qui est caché.