Büchel s’est plongé dans les idées de départ de la politique de collection du musée et a selectionné des oeuvres qui ont été achetées pendant sa période de création. La collection du musée, qui compte actuellement plus de 2000 oeuvres, est le résultat de plus de cinquante années de collections actives réalisées par différentes parties: le Musée des Beaux-Arts (dans la période 1957-75), l’Association du Musée d’Art Contemporain (de 1957 à aujourd’hui) et le Musée d’Art Contemporain, à présent connu comme le S.M.A.K. (depuis 1975).
Le musée fête cette année le 60ème anniversaire de l’Association du Musée d’Art Contemporain, qui s’appelle dans l’intervalle les Amis du S.M.A.K. et qui était une des forces motrices derrière la création du musée. La constitution de collections a été depuis le début une des activités phares de l’Association.
Dans son discours prononcé à l’occasion de la première exposition de la collection du S.M.A.K., le commissaire Henry Lecube a cadré le sujet avec éloquence: “La collection est unique dans son genre. Elle n’a rien à cacher, n’a pas de secrets et n’est redevable à personne, à l’exception de ses fondateurs.” Aujourd’hui, la collection offre un échantillon des moments-clés dans la genèse de l’art actuel. Outre les tendances artistiques qui font autorité de la deuxième moitié du 20ème siècle, de nombreux artistes qui, dans l’intervalle, peuvent être considérés comme des références de l’art actuel, y sont représentés.
Pour De la Collection | Verlust der Mitte, Christoph Büchel a sélectionné des oeuvres d’artistes Cobra, de membres de la Jeune Peinture Belge, de l’époque du pop art, de l’art conceptuel et du minimal art et de Joseph Beuys, Marcel Broodthaers et Panamarenko, trois artistes-clés de la collection du S.M.A.K. Le titre de l’exposition, Verlust der Mitte, est tiré d’une oeuvre d’Asger Jorn de 1958 qui fait partie de la présentation et renvoie à une publication philosophico-culturelle longuement débattue de 1948 et qui porte le même titre de l’historien de l’art et ancien membre du NSDAP, Hans Sedlmayr.