Après l’ouverture à l’Espagne (Pablo Picasso), au Venezuela (Jesús Rafael Soto), après New York et Paris (Aldo Crommelynck), l’Amérique, s’invitent à Rodez, au musée Soulages. Il s’agit d’Alexander Calder (1898-1976), l’un des sculpteurs majeurs du vingtième siècle, de ceux qui ont révolutionné l’idée convenue de la sculpture et du travail dans la masse, pour y glisser le mouvement et le vide, pour y plier d’épaisses feuilles d’acier... Calder, un Américain à Rodez, comme une étape obligée, dans notre mission de partager entre tous le meilleur de l’art moderne. Comme Soto, Picasso, les artistes de Crommelynck, Ron Kitaj, David Hockney ou Jim Dine, il fait ici l’objet d’une exposition importante dont la portée dépasse l’Aveyron, l’Occitanie et la France. Pour Calder, la réalisation de l’œuvre fut permise entre les Etats-Unis et la France, en particulier à Saché sur les bords de la Loire.
Ce que je retiens de Calder est à la fois sa joie de vivre et l’extrême sérieux de son travail, une méticulosité du très petit au très grand. Il est certes sculpteur, mais il est aussi peintre, dessinateur, joaillier, un assembleur de génie. Il rayonne. Nous lui devons ses célèbres Mobiles, ses Stabiles, les gurines en l de fer, notamment celles du Cirque, tirées d’une valise et mises en scène par lui, mais aussi une certaine idée du monumental, avec ses sculptures de plein air, à la ville, à la campagne. Des constructions à la fois graciles et robustes, campées sur ses pieds. Mais aussi des pièces aériennes, des libellules de métal.
Je remercie chaleureusement le Centre Georges Pompidou et la Calder Foundation de New York qui nous ont permis d’accueillir des œuvres rares, notamment américaines. Merci à Sandy Rower petit- ls de Calder, à Serge Lasvignes, Bernard Blistène et Brigitte Léal respectivement président du Centre Pompidou, directeur du musée national d’art moderne et conservateur général du patrimoine. Ma gratitude va également aux descendants d’Aimé Maeght qui nous ont largement fait partager leurs œuvres de Calder. Merci à tous les prêteurs généreux, musées, galeries et collectionneurs anonymes. En n, je tiens à remercier Alfred Pacquement, directeur honoraire du musée national d’art moderne qui a épaulé Benoît Decron, notre conservateur, pour le commissariat de cette exposition à caractère exceptionnel.