Par son oeuvre, Sophie Cauvin nous convie à une traversée de ses propres paysages intérieurs. Dans un pêle-mêle de vent et de lumière, c’est l’exploration des états de la matière qui frappe l’œil. L’artiste utilise des matériaux naturels tels que le sable, la terre, la cendre, paradigme du terrestre, du céleste et de l’astral, réalisant ainsi le rêve prométhéen d’un mouvement continu de création.
Nous assistons à la naissance de la matière elle-même, avant l’homme, avant l’univers, dans un big-bang incroyable, avant peut-être que la main de Dieu mette bon ordre au chaos.
Les griffures, les arrachages, les cautérisations presque palpables à même les toiles sont autant de preuves de l’explosion des formes, accentuées par des coulées de matière libérant des paysages cosmiques.
Tout est tension, violence parfois, où tout atermoiement est rejeté dans une sorte d’harmonie proche du dépouillement.
Les couleurs mêmes participent du désordre voulu, avec leurs nuances primitives qui thésaurisent la matière brute. Le beige, le gris, le noir, se jouent du spectacle divin, avec comme facteur d’orgue, Sophie Cauvin, artiste panthéiste unifiant Dieu et l’univers.