Peter Stämpfli est né en 1937 à Deisswil (Suisse).Artiste suisse parmi les plus reconnus, Peter Stämpfli a dès ses débuts participé à des manifestations majeures comme la 3ème Biennale de Paris en 1963 et la Biennale de Venise (Pavillon suisse) en 1970. Dès les années 60, il est représenté par des galeries prestigieuses telles Bruno Bischofberger à Zürich ou Jean Larcade à Paris.
«Comme d’autres artistes européens ayant commencé à puiser dans l’imagerie tape-à-l’œil et de grande dimension de la publicité, de l’affiche, de la photographie et du cinéma, en vue de parvenir à un art figuratif qui, reconfiguré, serait capable de rivaliser avec l’abstraction en termes d’intensité et d’impact formel, Stämpfli se sentit conforté dans sa nouvelle orientation par le Pop Art américain et britannique (…). C’est en 1963 que Stämpfli peignit son premier tableau consacré au thème de la voiture. Il s’intitule «Ma voiture» (…). En 1969, Stämpfli décida de se limiter à un seul sujet : les pneus de voiture et les traces qu’ils laissent. Il n’est pas revenu sur cette décision et a décliné le thème de manière ingénieuse dans des toiles monumentales, de vastes peintures murales et des sculptures conçues en fonction du site auquel elles étaient destinées, des dessins à la mine de plomb complexes, des gouaches, des aquarelles et des pastels aux couleurs lumineuses (…). Stämpfli n’est certes pas le seul artiste moderne à se limiter aussi strictement à un style ou un motif lui servant de signature, mais le fait qu’il attache son nom si intimement à un objet d’une telle banalité, qui ne peut être interprété d’aucune manière, si ce n’est comme un signe de la technologie moderne, est sans aucun doute exceptionnel : il s’agit d’un symbole de l’ère de l’automobile qui, immédiatement lisible, souligne l’impact du machinisme et de la production en série sur l’urbanisation du paysage dans les pays développés.» (Marco Livingstone)
À partir de ce sujet unique et de ce thème ordinaire Peter Stämpfli illustre «le pouvoir de l’art à convertir n’importe quel élément en qualités esthétiques.»(Henry Martin, Art International, 1971)
Pour Ligne continue, sa première exposition à la galerie, Peter Stämpfli a conçu un projet à part entière : une «ligne continue» qui démarre avec son impressionnante vidéo de 1974, à la limite de l’expérience psychédélique, dans laquelle la route devient un motif hypnotique, et se termine avec une monumentale installation in situ sur la vitrine de notre espace du 33 rue de Seine conçue spécialement pour l’évènement. Ce sera aussi l’occasion de découvrir un ensemble de peintures et de dessins des années 90 encore jamais montrés à Paris. Cette exploration joyeuse annonce notre nouvelle collaboration… Qui continuera en septembre 2018 avec une exposition dédiée aux œuvres des années 60 de Peter Stämpfli.