Photographies sur papier argentique, boîtes lumineuses, cadres métalliques ou en plexiglas : Anne Pharel créé des objets à partir de ses photographies et joue avec différents supports pour aborder un thème central, le temps et son écoulement — problématique récurrente qu’elle place au cœur de sa démarche artistique.
En capturant des instants éphémères qui contiennent en eux leur propre finitude, pour leur conférer une nouvelle temporalité, plus longue et plus étirée, l’artiste questionne la limite poreuse entre passé et futur, avant et après, rêve et réalité, apparition et disparition…
Ainsi Anne Pharel nous invite au cœur de la nature lors de ses déambulations nocturnes : racines, feuillages, ruisseau, tronc viennent ponctuer ces minutes suspendues. Ici l’érosion du temps qui a laissé sa trace sur les murs effrités, là, la lumière de l’aube fait écho à celle du crépuscule, avec toujours ce flou qui caractérise la photographe, comme pour évoquer la fugacité de l’instant. La boîte lumineuse cristallise l’éternité, là où le temps s’arrête, figé dans son socle. En transfigurant le réel, Anne Pharel donne à voir la face cachée des éléments, celle qui échappe à toute perception.
L’exposition présente une quarantaine d’œuvres uniques issues de ses différentes séries : Sub Noctem, Orpaillage, Insaisissable et dérivées, Jardins intérieurs ainsi que des boîtes lumineuses.
Trois de ses œuvres sont entrées dans les collections de la Bibliothèque Nationale de France.