Décolonisez-moi réunit six artistes autochtones contemporains dont l’oeuvre remet en question la longue histoire de la colonisation au Canada et y jette une lumière audacieuse et nouvelle. Le titre original de l’exposition, soit Decolonize Me, se veut un clin d’oeil au documentaire à success Super Size Me de Morgan Spurlock (2004). Ce titre souligne l’importance de reconnaître le rôle que joue l’individu dans le cadre des débats sur les passés coloniaux et les réalités politico-culturelles. De nos jours, les communautés autochtones déploient de grands efforts pour défendre leur droit à la souveraineté et l’autodétermination. C’est dans cet esprit que l’exposition explore les défis et les résultats de la colonisation et de la décolonisation tout en mettant au grand jour les conséquences qu’ont eu ces phénomènes sur les identités autochtones et colonisatrices au Canada, tant au niveau individuel que collectif.
Décolonisez-moi examine les répercussions de ces deux processus sur la manière dont les Premières nations et les Canadiens se perçoivent et définissent leurs interactions. Les oeuvres des six artistes explorent non seulement les erreurs qui ont été commises, mais aussi des stratégies pour recouvrer la voix autochtone. De plus, l’exposition rend hommage aux traditions et aux ancêtres qui ont su se graver dans la mémoire collective en dépit des siècles de pratiques coloniales draconiennes. Elle examine les expériences propres à différents groupes autochtones ainsi que les stratégies actuellement employées par ceux-ci pour restaurer et raviver leurs communautés, vies et pratiques.
Quoiqu’axée sur l’histoire canadienne, l’exposition s’insère dans la montée d’un mouvement international d’anticolonialisme ainsi que dans un dialogue continu entre artistes et peuples autochtones de partout dans le monde. Décolonisez-moi cherche à lever le voile sur l’histoire et les échos de notre passé colonial commun tout en soulignant la résilience des Première nations et les politiques de résistance qui leur ont permis de préserver leurs traditions. Le public est ainsi appelé à envisager les différentes manières qu’il participe à cette histoire, non en tant que victime ou bourreau, mais plutôt en tant que membre actif avec son propre pouvoir d’influence et sa part de responsabilité envers « toutes nos relations », selon une formule chère à la philosophie autochtone.