Cahiers d'Art est heureux de présenter une exposition personnelle de Monika Sosnowska dans ses espaces. L'exposition est constituée de maquettes d'oeuvres que l'artiste a créées pendant sa résidence de trois mois à l'Atelier Calder à Saché ainsi que de maquettes d'oeuvres datant de 2008. L'exposition fait suite à la publication d'un portfolio des oeuvres de Monika Sosnowska dans la revue Cahiers d'Art N°1, 2015 Calder en France.
Monika Sosnowska a produit une série de maquettes sophistiquées en papier, extrêmement fidèles à ses sculptures. Ses oeuvres sont inspirées par des éléments architecturaux qu'elle transforme et éloigne de leur utilité première. L'artiste propose au spectateur une nouvelle façon de regarder les objets, elle le désoriente en bousculant son appréhension des formes et de l'espace. Elle défie son imagination pour l'amener à comprendre comment cet élément commun d'architecture est devenu une oeuvre d'art à part entière en gagnant « une identité sculpturale autonome ».
À l'occasion de sa résidence à l'Atelier Calder de mai à juillet 2014, Monika Sosnowska a d'abord créé des maquettes d'oeuvres existantes, puis d'oeuvres nouvelles, afin de les reproduire, ensuite, dans des dimensions plus grandes. C'est le même procédé de création que Calder appliquait pour ses sculptures monumentales.
En parallèle, Monika Sosnowska a créé une édition spécialement pour Cahiers d'Art. Soit, une édition de lampes inspirées du design portugais des années 70 - une période à laquelle se sont concrétisés de nombreux projets sociaux. Généralement, ces lampes étaient recouvertes uniformément au spray de peinture blanche afin d'obtenir une lumière élégamment diffuse. L'artiste, a elle, choisit de peindre le verre en touches épaisses d'émail blanc. Ainsi, lorsque la lampe est éteinte, elle apparait tout à fait blanche et uniforme, mais dès que la lumière est allumée, les imperfections apparaissent révélant un effet spectaculaire. Cela fait référence à une ancienne méthode de peinture publicitaire pour vitrines de magasins. Depuis la rue, l'image est très nette, tandis que de l'autre côté, à l'intérieur et à contre-jour, on peut voir toutes les imperfections de cette technique.
Monika Sosnowka est particulièrement inspirée par l'architecture moderniste des pays d'Europe de l'Est, le Constructivisme conceptuel polonais des années trente et le Minimalisme des années soixante et soixante-dix. À travers ses sculptures tortionnées, elle fait ressurgir les réminiscences des idéologies des régimes totalitaires qui furent acclamés et célébrés. Ce faisant elle nous confronte à la relation que nous entretenons avec l'histoire et l'espace.
En accompagnement de l'exposition, la revue, Cahiers d'Art N°1, 2015 Calder en France, comprend un portfolio des oeuvres qu'elle a réalisée pendant sa résidence à l'Atelier Calder à Saché.