La galerie Almine Rech a le plaisir d’annoncer Blanks, troisième exposition de l’artiste Erik Lindman à la galerie, sa seconde dans son espace parisien, du 21 mars au 22 avril 2015. A cette occasion, l'artiste présentera une série de peintures inédites.
« Depuis quelques années, j’utilise des surfaces trouvées. Ces surfaces intègrent un corrélat objectif à la peinture et en définissent le point de départ. Dans mon atelier, je les modifie, en les transposant sur la toile suivant de nouvelles configurations et en les orientant différemment.
Il était important à mes yeux que ces surfaces ajoutées soient dépourvues de toute épaisseur matérielle. Sur l’étendue de la toile, l’application répétée de couches de peinture conduit à leur assimilation au plan pictural. Par ce procédé, les marques et la forme de la surface trouvée apparaissent visuellement intégrées, et non dans un clivage dimensionnel.
Ces éléments m’ont toujours intéressé d’un point de vue pictural, jamais pour la spécificité des surfaces. La forme et les lignes deviennent des principes conducteurs au moment d’appliquer la peinture. Les marques accidentelles nées lors de la réalisation de précédents travaux ont aujourd’hui disparu. La peinture éclipse l’origine même des surfaces et crée une forme extrêmement précise qui n’existe que dans la toile elle-même. Ce processus fait que l’oeuvre s’engage directement dans un langage propre à la peinture, au lieu de simplement s’approprier le vocabulaire de ce médium.
L’adhésion à ce langage pictural m’a donné la liberté de créer des oeuvres nouvelles à partir de répliques des surfaces trouvées. Pour cette série, j’ai tracé directement sur les toiles le contour des surfaces en question, les transformant ainsi en matériel à dessin. J’ai aussi tracé les surfaces trouvées dans des toiles apprêtées que j’ai découpées pour faire des collages sur d’autres peintures. J’ai collé de multiples versions d’une même forme sur la même toile. J’avais autrefois qualifié les surfaces d’anonymes ; pour une description plus juste j’utiliserai désormais le terme eidétique.
Ces toiles délimitent des séquences spatiales. Au cours de leur réalisation, les peintures se détournent de la surface à laquelle, dans un premier temps, elles se rapportaient. Comparée à sa manifestation définitive, la forme d’origine ne se résume dans certains cas plus qu’à une simple suggestion. Lors de sa création, à un moment ou à un autre, chaque toile se perd, meurt ou se renouvelle. »
Erik Lindman, 2014
Né en 1985, Erik Lindman obtient son bachelor à l’Université de Columbia en 2007. Au nombre de ses expositions personnelles se trouvent « Open Hands » à la Galerie Almine Rech Bruxelles (2014), « Do not touch doubtful things » chez ribordy contemporary, Genève (2013), « Human Personality » à la Galerie Almine Rech Paris (2012) et « Studio » chez ribordy contemporary, Genève (2012). Son travail est régulièrement présenté lors d’expositions collectives en Europe et aux États-Unis, dont « The Shell : Landscapes, Portraits & Shapes : a show curated by Eric Troncy » à la Galerie Almine Rech Paris (2015) ; « Neo Povera » chez L&M à Los Angeles (2013) ; « Pour une grammaire du hasard » à Fri-Art, Fribourg (2012) ; et « The Painter of Modern Life » (2015), organisée par Bob Nickas à l’Anton Kern Gallery de New York. Erik Lindman vit et travaille à New York.