L’exposition «Les Bas-fonds du Baroque, la Rome du vice et de la misère » invite le public à découvrir, dans les Grandes Galeries du Petit Palais, le visage sombre et violent de la Rome baroque du XVIIe siècle, souvent célébrée pour ses fastes et sa grandeur, symboles du triomphe de la Papauté.
Près de 70 tableaux évoqueront l’univers clandestin et interlope de la capitale représentant un aspect inédit de cette étonnante production artistique romaine du Seicento, de Manfredi à Nicolas Régnier.
Présentée à la Villa Medicis à l’automne 2014, l’exposition du Petit Palais est enrichie de nouveaux prêts prestigieux. Pour la première fois en France, sera présentée cette « Rome à l’envers », au sein de laquelle s’épanouissent le vice, la misère et les excès de toutes sortes.
Grâce à des prêts exceptionnels de collections privées et de grands musées internationaux comme la National Gallery de Londres, le Nationalmuseum de Stockholm, la National Gallery d’Irlande, le Louvre, la Galerie Borghèse, le Palazzo Barberini, le Rijksmuseum d’Amsterdam entre autres, le public découvrira les œuvres de grands peintres caravagesques, des Bamboccianti et des principaux paysagistes italianisants. L’exposition réunira des artistes venus de toute l’Europe : de France comme Valentin de Boulogne, Simon Vouet, Nicolas Tournier, Claude Lorrain, des peintres de l’Europe du Nord tels Pieter Van Laer, Gerrit van Honthorst, Jan Miel ou du sud comme Bartolomeo Manfredi, Lanfranco, Salvator Rosa ou Jusepe de Ribera. Leur production artistique a alors comme point commun de dépeindre une Rome du quotidien privilégiant la vision « d’après nature » plutôt que celle louant le « beau idéal ». Ils participent à la vie nocturne de la cité et trouvent dans ses bas-fonds, ses tavernes, dans ce monde de misère, violent et grossier, où l’on boit et où l’on joue, une source inépuisable d’inspiration. Bon nombre de ces artistes, ceux venant d’Europe du Nord, se retrouvent au sein d’une société secrète, la « Bentvueghels » (les « Oiseaux de la bande »), placée sous la protection de Bacchus, dieu du vin et de l’inspiration artistique. Une vie de Bohême dont les peintres livrent parfois aussi des représentations empruntes de mélancolie, tirant des bas-fonds des toiles sublimes.
Le parcours de l’exposition évoquera grâce à une scénographie spectaculaire du metteur en scène et scénographe italien Pier Luigi Pizzi, la dualité de la Rome de cette époque, entre la violence de ses bas-fonds et les fastes des palais de la Papauté.
Une application mobile sera également disponible pour découvrir l’exposition grâce à une interview d’Annick Lemoine et de Pier Luigi Pizzi, à une sélection d’œuvres commentées ainsi que d’un jeu de piste.