Julião Sarmento, l’un des plus grands artistes portugais contemporains, expose pour la première fois à Bruxelles à la Galerie Templon. Ses oeuvres, énigmatiques, explorent les mécanismes du désir et de la représentation.
L’artiste présente l’installation in situ inédite Fourth Easy Piece, qui réinterprète la célèbre Petite Danseuse de Quatorze ans d’Edgar Degas. La danseuse est devenue une femme, dénudée, au corps lisse sculpté en résine en impression 3D. Elle tourne le dos à ensemble d’oeuvres disposé sur une cimaise, ‘petit panorama de ce que l’on pourrait appeler une autobiographie plastique’ (Jacinto Lageira). On y retrouve les obsessions de Julião Sarmento, qu’il déploie dans le reste de l’exposition : fragmentation, écart entre réel et fiction, références à Degas ou Marcel Duchamp, érotisme latent.
Comme le suggère le titre de l’exposition Easy Pairings Fractals Stars, l’artiste aime à pratiquer de mystérieuses combinaisons. Dans ses peintures et oeuvres sur papier, il juxtapose des motifs récurrents : femme archétypale sans visage, lignes végétales ou géométriques, références à la littérature ou à l’architecture. Fenêtre ouverte sur des narrations et des relations, l’oeuvre de Julião Sarmento invite le spectateur à laisser libre cours à son imagination - et au plaisir voyeuriste d’une vision fragmentaire.
Né à Lisbonne en 1948, Julião Sarmento a étudié la peinture et l’architecture à l’Ecole des Beaux-Arts de Lisbonne. Il développe depuis les années 1970 une pratique associant peinture, vidéo, installations sonores et plastiques. L’artiste a à son actif plus d’une centaine d’expositions à travers le monde. En 1997, Julião Sarmento représente le Portugal à la Biennale de Venise. Plus récemment, on a pu voir son travail à la Tate Modern de Londres qui lui dédiait une « Artist Room », au Centro de Arte Contemporáneo de Malaga en Espagne (2010), au Contemporary Arts Center de Cincinnati (2011), à la Fundaçao Serralves à Porto qui lui a consacré une grande rétrospective en 2012. En 2014 le MAMAC de Nice a présenté la première rétrospective française de l’artiste.
L’oeuvre de Julião Sarmento est représentée dans les plus grandes collections publiques - notamment au Museum of Modern Art (MOMA) et au Solomon R. Guggenheim Museum à New York, au Musée national d’art moderne/Centre Pompidou à Paris et au Moderna Museet à Stockholm.