Quatre ans après sa dernière exposition, Jonathan Meese revient à la Galerie Templon avec une série inédite de peintures consacrée à Parsifal, l’ultime chef-d’œuvre de Richard Wagner.
Chantre autoproclamé de la dictature de l’art, Jonathan Meese met toute son énergie créatrice au service de ce que Wagner appelait un ‘festival scénique sacré’. Obsédé, possédé par son sujet, Meese se nourrit en retour du flux vitaliste de ses héros – Parsifal l’initié, Klingsor le chevalier déchu, la diabolique Kundry, le sage Gurnemanz. Parsifal, épopée médiévale teintée de rêves métaphysiques, cristallise le caractère énigmatique et la violence formelle de l’œuvre de l’artiste. Couleurs acidulées ou œuvre au noir, écritures rayonnantes ou aplats, empâtements et reconstructions : la série marque un summum de raffinement dans le chaos.
Né en 1970 à Tokyo, Jonathan Meese est allemand, et vit à Berlin. Il a développé une œuvre inclassable, entre expressionnisme et actionnisme, qui associe peinture, sculpture, installations et performance. Mêlant références historiques, légendaires, de science-fiction, sa mythologie personnelle convoque des personnages aussi variés que Fantomas, Maldoror ou Staline ; autant d’avatars de l’identité de l’artiste. Dans l’exposition, il associe ainsi Parsifal avec Alex de Large, le héros ultra-violent de Orange mécanique (le roman éponyme d’Anthony Burgess et film de Stanley Kubrick).
Jonathan Meese a largement exposé à l’international depuis sa première présentation à Berlin et sa participation à la Biennale de Berlin en 1998. Il a participé à d’importantes expositions collectives comme Generation Z au PS1 à New-York en 1999, New Blood à la Saatchi Collection à Londres en 2004 ou Dionysiac au Centre Pompidou en 2005. La Deichtorhallen de Hambourg et le Magasin de Grenoble lui ont consacré une rétrospective en 2006 : Mama Johnny. En 2011 le MOCA de Miami propose une rétrospective des sculptures de l’artiste. Récemment, Jonathan Meese a exposé au Gem Museum voor actuele kunst de La Haye (2011) et à l’Akademie der Künste de Vienne (2012).
L’artiste se tourne plus nettement vers le spectacle vivant depuis 2004. Son improvisation sur le Parsifal de Wagner au Berlin Staatsoper en 2005 et son Hommage à Noël Coward à la Tate Modern en 2006 ont marqué les mémoires. Suite à ces performances il a signé les décors pour des spectacles au Volksbühne de Berlin et puis ceux du Dionysos de Wolfgang Rihm (première en 2010 au Festival de Salzbourg, puis Staatsoper de Berlin en 2012). En 2012 il a signé la scénographie de la Médée de Charpentier mise en scène par Paul Audi au Théâtre des Champs Elysées.