La Galerie Nathalie Obadia est très heureuse de présenter la première exposition personnelle en France de Laure Prouvost. Lauréate du prestigieux Turner Prize 2013 décerné pour la première fois de son histoire à un français, Laure Prouvost, établie à Londres, présentera un ensemble d’oeuvre inédites, dans la lignée de l’oeuvre primée Wantee (2013) qui racontait l’histoire de son grand-père fictionnel – ami de Kurt Schwitters, qui aurait mystérieusement disparu en creusant un tunnel conceptuel vers l’Afrique, et de sa vidéo Grandma’s dream (2013) où Laure Prouvost nous plongeait dans l’imaginaire de sa grand-mère, elle-aussi factice.
Dans le prolongement de ces deux oeuvres majeures, l’artiste investit la galerie pour nous inviter dans le Visitor Center, élaboré par sa grand-mère et les petits-enfants en l’honneur du mari et grand-père à ce jour toujours porté disparu. Le cheminement du visiteur est accompagné par une estrade qui le porte tout au long de son parcours vers les installations, tapisseries, peintures, vidéos et sculptures, que Laure Prouvost plonge dans une expérience immersive de son et de lumière. Deux tapisseries, réalisées à partir de collages de l’artiste sont animées d’un dispositif filmé, un escalier hélicoidal propose au visiteur de prendre de la hauteur pour l’amener vers une vidéo, des panneaux jalonnent le parcours et agrémentent d’étapes son cheminement, des peintures SIGNS déconstruisent l’espace d’exposition en proposant un agencement idéal alternatif, tandis que la vidéo Burrow Me l’invite sur les traces d’une échappée rocambolesque.
Complice par sa venue dans ce musée fabriqué, le spectateur rend donc hommage au grandpère disparu: l’artiste interroge le visiteur sur les frontières imprécises qui séparent le réel de la fiction pour mieux lui donner une présence centrale dans la réception de ses installations.
En proposant un travail particulièrement novateur, singulier et organique, Laure Prouvost développe dans son oeuvre une trame narrative cohérente et pénétrante, dont le fantasque et l’humour ne sont pas les seules ressources.
Archiviste d’images, d’objets, de mots, d’artisanats, de fictions et de documents, elle rançonne le flux quotidien d’images et de textes qui nous assaille pour isoler les prodigieuses associations et combinaisons qui serviront en particulier ses histoires et la chronique de son oeuvre en général. Au travers d’une approche approximative et peu scrupuleuse des principes de la traduction, une facilité déconcertante à traiter les notions d’apparence, d’hypothèse et d’ambiguité dans les mythologies montées de toutes pièces qu’elle nous donne à voir et l’idée indicative qu’un drame, une défaillance ou un échec est toujours possible – sait-on si le grand-père reviendra jamais? Laure Prouvost construit méthodiquement une oeuvre consistante et nécessaire.
Et si elle se joue des effets de ces incidences et accidents, la perspective bien réelle d’un monde idéal se laisse entrevoir dans la générosité qu’elle apporte a son travail, comme au travers de fantaisies et de gaietés jamais affectées.
Née en 1978 à Croix-Lille, Laure Prouvost vit et travaille à Londres, Royaume-Uni.
Titulaire d’un Bachelor of Fine Arts du Central Saint Martins (Londres, 2002) et d’un Master of Fine Arts du Goldsmiths College (Londres, 2010), Laure Prouvost est l’une des artistes les plus reconnue de la scène contemporaine internationale.
Elle a récemment bénéficié d’expositions personnelles dans des institutions prestigieuses, notamment au New Museum avec For Forgetting (New York, 2014), à Extra City Kunsthal, avec From Wantee to Some Signs (Anvers, 2014), à la Whitechapel Gallery (Londres, 2013), et à la Collezione Maramotti (Reggio Emilia, 2013) pour Farfromwords, à la Fondation Morra Greco avec Polpomotorino (Naples, 2013), à la Tate Britain pour Schwitters in Britain (Londres, 2013), à la Biennale de Lyon pour Entretemps... Brusquement, Et ensuite (Lyon, 2013), à la Gallery TPW (Toronto, 2013), à la Contemporary Art Society pour Display: Laure Prouvost (Londres, 2013), à l’Institute for Contemporary Art pour The Wanderer (Londres, 2013), à Frieze Projects (Londres, 2011), à la Tate Britain avec Art Now Lightbox: Laure Provost: It, heat, hit (Londres, 2010). Laure Prouvost exposera prochainement au Neuer Berliner Kunstverein (Berlin, 2014), et réalisera une performance pour l’édition 2014 de la FIAC au Grand Palais.
Laure Prouvost a été lauréate du Turner Prize en 2013, du Max Mara Prize for Women en 2011, du Principle Prize Winner, de la 56ème et 57ème édition du Oberhausen Short Film Festival en 2010 et 2011, du EAST International Award en 2009.