Avec son exposition « Battements, chemins » à la Galerie Templon, Daniel Dezeuze explore de nouveaux chemins esthétiques inspirés de la philosophie chinoise. Les battements font écho à ceux du coeur, « diastole », « systole », et l’exposition toute entière résonne de cette dualité proche du Ying et du Yang.
Membre fondateur du groupe Supports/Surfaces dans les années 70, Daniel Dezeuze poursuit depuis quarante ans une remise en cause de la peinture, de la cimaise et de l’espace. S’appropriant une grande variété de techniques, l’artiste s’est inscrit dans une relecture de l’art américain, abstrait ou minimaliste, tout en expérimentant sans cesse des matériaux considérés comme pauvres : filets, grillages, bois, tissus, métaux.
Avec ce nouveau travail, Daniel Dezeuze se pose en démiurge d’un univers dont il nous présente la matrice préalable, le tao, force fondamentale qui coule en toutes choses, vivantes ou inertes : « Les Tao-taillis évoquent densité, entrelacements, turbulences. Par contre les Icônes suggèrent une vision d’ordre géométrique. Je ne veux pas montrer une méthode mais ouvrir des chemins ».
Ainsi l’artiste, dans sa série « Tsimtsoum » de bois entrelacés, rétractés ou dilatés, fait référence au concept de la Kabbale et au processus précédant la création du monde selon la tradition juive : Dieu se retire pour permettre l’existence d’une réalité extérieure à lui, et créer le monde. La série « Ailes de papillons » au contraire, entre saturation chromatique et légèreté de la couleur, traduit la vie dans son battement. Les formes, le choix des matériaux, l’ordre et le désordre, sont autant de clés pour déchiffrer ces allégories visuelles rythmées de lumière et d’espace.
Daniel Dezeuze a récemment exposé au MAMAC à Nice (2012), à la Centrale Electrique de Bruxelles (2009), au Musée Fabre de Montpellier (2009), à la Fondation Suñol de Barcelone (2008), au Musée Paul Valéry de Sète (2008), aux Abattoirs de Toulouse (2007) à l’occasion de l’inauguration de sa commande publique pour le métro de la ville, à la Casa de Francia de Mexico (2007) et à la Force de l’art à Paris (2006).