Jean-Baptiste Carpeaux, l’une des plus parfaites incarnations de l’idée romantique de l’artiste maudit par la brièveté et la fulgurance de sa carrière, concentrée sur une quinzaine d’années, se construisit un destin d’exception étroitement lié au règne de Napoléon III.
Cette exposition est la première rétrospective consacrée à l’ensemble de la production de Carpeaux, sculpteur, peintre et dessinateur, depuis celle présentée aux Galeries Nationales du Grand Palais en 1975, et se propose d’explorer l’oeuvre d’une figure majeure de la sculpture française de la deuxième moitié du XIXe siècle, qui selon l’un de ses modèles, Alexandre Dumas, faisait « plus vivant que la vie ».
L’exposition, chronothématique, comprenant 85 sculptures, une vingtaine de peintures et une soixantaine de dessins, s’articule autour de dix sections, permettant de comprendre comment ce talent inquiet va osciller sans cesse entre énergie vitale et inspiration tragique et angoissée. L’accent sera mis sur les groupes majeurs réalisés par Carpeaux, traités en dossiers rassemblant l’ensemble des étapes de la conception de l’oeuvre : Pêcheur à la coquille, Ugolin, le Prince impérial, La Danse, la Fontaine de l’Observatoire. Les oeuvres témoignant de la « fête impériale », croquis, peintures de bals à la cour, portraits ambitieux et élégants constitueront le contrepoint au côté sombre, torturé, de l’inspiration intime de Carpeaux.
Présentées au musée d’Orsay autour des grands modèles originaux, les esquisses virtuoses en terre cuite ou en plâtre vont permettre de réaliser le chemin ardu entre la conception fiévreuse d’une idée et la réalisation finale, au plus près de la main d’un des plus grands sculpteurs français du XIXe siècle.