Du 23 mai au 21 juin 2014, la galerie Cortex Athletico-Paris présente, pour la première fois, une exposition personnelle de l’artiste lituanien Liudvikas Buklys. Intitulée Rolling holders and windows, celle-ci regroupe un ensemble d’installations, sculptures et vidéo.
« Rolling holders and windows = une exposition monographique de Liudvikas Buklys = le rassemblement articulé de matériaux---un terrain pour les idées. Au centre, un banc en placage d’aggloméré offre une position centrale. Si c’est vraiment un banc, c’en est un dont les particularités ont été prédéterminées par un ensemble de dimensions horticoles (bien que leurs paramètres aient été retirés du décor). C’est un point de référence abrupt, mais ses lignes horizontales s’étendent au-delà de leur terminaison visuelle, vers trois autres objets, suspendus ici, là, et encore là---des voiles pour piéger l’air et étendre notre réflexion. Des blocus productifs, des abris. Ou, restant un peu plus longtemps sur le fil---à la périphérie, les bords visibles, acérés, disparaissent---ils peuvent aussi figurer trois parachutes pour ralentir la chute.
Il y aussi un coin. Disloqué quelque part, il a été renversé---un contenant pour contenir des formes. Un outil pour des comparaisons qui se superposent, pour l’échelle. Aussi spatialement positif que négatif.
D’un autre point de vue, le triumvirat pourrait représenter des écrans. Si tel est le cas, ils ne sont pas si éloignés du plasma car ils ont été plantés. Se rassemblant, se coagulant, implicitement instructifs, incarnés de manière démonstrative, opérables, pris indépendamment ou filtrés l’un à travers l’autre, ils proposent bien plus que trois nouvelles lignes d’horizon---23 cadres pénétrant progressivement dans les collines ondoyantes excisées photographiquement d’un entrepôt lituanien. De la matière première. Un potentiel. Un diaporama franc. Une fixation après l’autre, leurs perspectives agglomérées coulissent en une chorégraphie silencieuse. Les étiquettes suggèrent quelque chose de vestimentaire, et troquent leur fonction attributive générique pour une autre.
Du matériel pour tente et flexi-windows---ni la structure ni les éléments étirés ne sont en cuir, mais tous les trois pourraient servir de boucliers afin de parer aux éléments. Lorsque des campeurs sont emmaillotés dans des cocons portables, la vision est obstruée pour des raisons météorologiques, mais les autres sens fonctionnent toujours. Bien entendu, le parcours n’est pas sans abstraction. Si c’est comme cela que fonctionne Rolling holders and windows, alors le banc en aggloméré endosse un nouveau rôle---fibreux, mais dépassant la densité moyenne. Rolling holders and windows est un fabricant de formes. Et les formes persistent : des arcs, des triangles, des parallélogrammes, des rectangles, des plis et des rouleaux, une maille invisible de pointillés---elles se poursuivront pendant longtemps, et bien au-delà de l’espace d’exposition. » - Chris Fitzpatrick
Dans son travail, Liudvikas Buklys soulève des questions ontologiques, se jouant des interprétations fixes et des paradoxes, à travers des installations, sculptures, objets, photographies ou vidéos. Beaucoup de ses travaux pourraient être appelés des études. Ils ne représentent pourtant pas forcément les « esquisses » d’oeuvres futures bien définies, mais cristallisent au contraire davantage des systèmes de pensées et des histoires à - à nouveau - réétudier, recomposer, réinventer.
Liudvikas Buklys est né en 1984 en Lituanie. Il vit et travaille à Vilnius. Il est diplômé de l'Académie des beaux-arts de Vilnius (2007). À partir de 2011, il étudie à l'Institut Supérieur des beaux-arts de Gent en Belgique (HISK). Son travail a été présenté lors d’expositions personnelles comme à la galerie Tulips & Roses à Vilnius (2012 et 2008), et collectives, notamment au Pavillon lituanien à la 55ème Biennale de Venise (2013), à SIC, Helsinki (2012); au Centre d’Art Contemporain (CAC) de Vilnius (2012); à la Kölnischer Kunstverein à Cologne (2012); au Casino Luxembourg - Forum d’art contemporain, Luxembourg (2011) et au Castello di Rivoli à Turin (2010).