La galerie Templon consacre cette saison une exposition au membre fondateur du mouvement avant-gardiste Supports/Surfaces, Daniel Dezeuze. A 82 ans, Dezeuze présente à Paris ses derniers travaux - sculptures, peintures, dessins, installation. Daniel Dezeuze livre avec cette exposition une réflexion personnelle inspirée de ses voyages au Mexique et de l’architecture Maya. Au milieu des années soixante, Dezeuze fait un premier séjour d’une année au Mexique qui l’influencera profondément.
Ses derniers « tableaux », assemblages muraux réalisés à partir de chutes de bois peint reviennent sur cette expérience fondatrice de la jungle et des civilisations disparues. Le rez-de-chaussée de l’exposition déploie autour d’une « table de négociation », une installation « d’armes », de « canons de table » et autres « boucliers », évocateurs des tensions entre nature et culture, peuples « indigènes » et colonisateurs. La simplicité des matériaux choisis – bois, grillages, bouchons - comme la subtilité de leur combinaison, offrent une réflexion troublante sur les frontières entre art et artisanat, le sauvage et le policé, mais aussi sur la fragilité des civilisations et de la modernité.
Au sous-sol de la galerie, en contre-point, Daniel Dezeuze a rassemblé une collection de dessins, une jungle de fleurs, d’insectes, moustiques et escargots. A la limite de l’abstraction, cet ensemble dessine une nature délicate mais indomptable, témoin de l’obsession de l’artiste à « saisir l’insaisissable ».
Depuis presque cinquante ans, Daniel Dezeuze, poursuit ses recherches sur la déconstruction de la notion de tableau, explorant les techniques et matériaux traditionnels de la peinture, en quête d’une réflexion sur l’histoire et la fonction de la pratique de la peinture. Très tôt il fait fi de la toile, retournant les châssis contre le mur, jouant du vide et de la tridimensionnalité pour dépasser les limites de la tradition picturale. Curieux des cultures nomades et extra-européennes, il imprègne son travail de pratiques artisanales et d’anthropologie. Son itinéraire singulier passe par l’expérimentation de matériaux considérés comme pauvres – bois, gaze, filets, tissus – et d’objets détournés. Son œuvre a largement influencé les nouvelles générations d’artistes européens et fait aujourd’hui partie des collections publiques telles que le Centre Pompidou, le Musée d’art moderne de la ville de Paris, le Musée Fabre de Montpellier, le Carré d’art de Nîmes ou encore le MAC, Musée d’Art Contemporain de Marseille.
Né en 1942 à Alès, Daniel Dezeuze vit et travaille à Sète. Depuis les années 1970, son travail a été largement exposé en France et à l’étranger. Le Musée de Grenoble lui consacre en 2017 une rétrospective et le FRAC Occitanie à Montpellier une exposition de ses dessins en 2015. Son travail a notamment été exposé au MAMAC à Nice en 2012, à la Centrale for Contemporary Art de Bruxelles en 2009, au Musée Fabre de Montpellier en 2009. Il a montré l’ensemble de ses travaux respectivement au Carré d’Art de Nîmes en 1998 et au Musée Paul Valéry de Sète en 2008.
Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions collectives à la Collection Lambert en 2022, au FRAC Poitou-Charentes en 2020, Musée de l’abbaye Sainte-Croix (MASC)et au MOCAD à Detroit, États-Unis, en 2019, au Carré d’Art de Nîmes en 2017, aux Abattoirs, Toulouse en 2015, à la Villa Datris, L’Isle sur la Sorgue, au Musée du Louvre-Lens et au Musée d’Art moderne et Contemporain, Strasbourg en 2014, au Musée Picasso, Antibes et au Centre Pompidou – Metz en 2013, au MAMAC, Nice en 2012, à la Centrale électrique, Bruxelles, Belgique en 2009 et la Fondation Sunol, Barcelone, Espagne en 2007. Daniel Dezeuze est représenté par la galerie Templon depuis 1999.