Le 30 juin dernier, j’ai eu la chance de traverser la mer de Saint-Raphaël jusqu’à Calvi à la voile. Voilà un petit récapitulatif de cette expérience aussi insolite qu’inoubliable.
J’ai connu Sailcoop grâce à une publicité sur les réseaux sociaux. J’étais sur la Côte d’Azur et n’avais pas encore acheté mon billet retour pour la Corse. Pourquoi ne pas tenter ? J’ai réservé ma place à bord du voilier et deux jours plus tard, je quittais la terre ferme pour embarquer - au sens propre - dans cette folle aventure.
Voici cinq choses que j’y ai vécu…
J’ai partagé un moment avec des inconnus
A bord, nous étions sept. Deux skippers à la barre, un papa et sa fille, un fromager breton, un randonneur ajaccien, et moi. Sitôt l’ancre levée, la conversation s’engage et chacun y va de son anecdote. La facilité des échanges me fait songer à un entretien télévisé de Philippe Besson il y a quelques années, lors de la parution de son livre « Paris-Briançon ». L’auteur évoquait le microcosme que constitue chaque transport au long cours, et à quel point cet environnement est propice à la discussion, voire à la confession. Et en effet, au large, alors que le simple fait de rester debout sans tomber est un exploit en soi, on ne s’encombre plus des simagrées qui peuvent être de mise sur la terre ferme et les armures se fendent.
J’ai vu les étoiles comme je ne les avais jamais vues
En pleine mer, la pollution lumineuse est quasi-nulle : un paramètre idéal pour regarder les étoiles briller avec une rare intensité. Que le ciel paraît espiègle quand il est parsemé de tâches de rousseur !
J’ai cuisiné au milieu de la Mer
Couper un concombre pour faire une salade, c’est bien. Le faire en pleine mer, bercée par la houle, c’est mieux ! Sur les navires Sailcoop, on mange de bons produits : fruits et légumes frais, riz et céréales, biscottes et tapenade… il y en a pour tous les goûts ! Le petit plus : pour coller à l’esprit coopératif de l’organisation, le repas est participatif. De la préparation au débarrassage, tout le monde met la main à la pâte. De quoi mettre ses talents de cuisinier à rude épreuve !
J'ai voyagé lentement
En avion, il suffirait d’une trentaine de minutes pour aller de Nice à Bastia. Mais tenter l’expérience Sailcoop, c’est réaliser que le trajet est aussi important que la destination. D’aucuns pourraient penser qu’une traversée aussi longue est une perte de temps. Bien loin d’avoir cette sensation, je pense plutôt avoir pris mon temps, et offert à mon escapade sudiste une fin apothéotique. Bref, toute la beauté de l’instant suffit à se convaincre des avantages de ce mode de déplacement.
J’ai rencontré des invités inattendus
Une quarantaine de minutes après le départ, alors que nous en sommes en pleine discussion… « des dauphins ! ». Les cétacés font une brève apparition tout près du bateau, mais ne nous honorent pas plus longtemps de leur présence. Quelques heures plus tard, alors que le soleil se couche sur la mer, ce ne sont plus des dauphins mais deux dos fins qui fendent la surface. Il s’agit de rorquals communs, le deuxième plus grand mammifère vivant sur la planète terre. Un spectacle inoubliable et d’une rare élégance.
Je suis ressortie de cette expérience des étoiles plein les yeux, à proprement parler. Les 18 heures de ce périple furent riches en émotions et constituent de ce fait un souvenir impérissable. Le voilier sur lequel nous avons voyagé s’appelle Awake, et il porte bien son nom : notre traversée fut un de ces moments durant lesquels on a l’impression de vivre l’instant avec toute la conscience et la fascination dont on est capable. Une bonne manière de se sentir un peu plus près des étoiles…