Open Skies est une exposition qui défie l'appel de plus en plus fort pour la transparence dans notre société. Sept artistes y explorent nos espaces publics et privés de liberté supposée.
Les exigences posées par la transparence ont une portée très large : s’exposer, s’identifier, s’aligner, échanger l’intimité et l’authenticité à des fins de contrôle, profit ou sécurité. Les choses deviennent transparentes quand elles perdent leur ambivalence, ce qui peut être perçu comme positif dans certains domaines. Cependant, au cœur de la vie humaine, personne ne peut être transparent, pas même par rapport à soi-même. Dans son manifeste La société de transparence, le philosophe Byung-Chul Han formule une proposition à contre-courant, en faveur du mystère, de l'ombre et de la nuance, comme formes de résistance.
Open Skies se penche sur la façon dont ces artistes cherchent à échapper au règne du bouton « j’aime », à se défaire des déclarations d'intention réductrices. Au lieu de cela, ils créent des œuvres qui jouent avec les masques et les codes, les projections et les fantasmes, à l'intersection du langage, de la culture populaire et de la technologie.
Le titre de l’exposition évoque les images utilisées comme économiseur d’écran ou employées dans la publicité pour évoquer les « nuages » apparemment immatériels qui nous relient, pour le meilleur ou pour le pire. Open Skies est également le nom d’un pacte entre les membres de l’OTAN visant à ouvrir leur espace aérien afin de pouvoir, entre autres, faire des images de surveillance. Car même le ciel bleu au-dessus de nous recèle de nombreux secrets et est beaucoup plus réglementé que ce que l’œil pourrait laisser croire.