Gabriel Kuri crée des sculptures qui incarnent la question de valeur, figeant des flux d'informations généralement intangibles sous des formes séduisantes. Sa pratique est strictement matérielle et son exposition au WIELS adopte le matériau comme principe d’organisation, classant ses œuvres en quatre catégories : papier, plastique, métal et matériaux de construction. Il s’agit d’une approche étonnamment simpliste pour des œuvres complexes, conceptuelles, et rarement composées d’un seul élément.
Kuri rassemble ses matières à partir de différents sites avant de les combiner en s’inspirant de la tradition de l'assemblage et en faisant un clin d'œil au montage surréaliste. Le tout en fusionnant les références de son Mexique natal avec son pays d'adoption, la Belgique. Son exposition au WIELS - sa première exposition institutionnelle à Bruxelles, où il vit depuis 16 ans - met en évidence le caractère hybride d’un travail ludique. Elle comprendra plus de 60 œuvres, y compris de nouvelles pièces produites pour l'occasion, révélant à la fois la diversité de l'approche formelle de Kuri et la cohérence de ses thèmes sous-jacents : flux d'informations, notions de valeur commerciale et culturelle, consumérisme, ainsi que le matériau et son utilisation / sa mauvaise utilisation poétique.
L’exposition est accompagnée par un catalogue qui comprend une introduction par Zoë Gray, senior curator, un essai de Cathleen Chaffee, historienne de l’art et curatrice en chef de la Albright-Knox Art Gallery, Buffalo, ainsi que quatre textes explorant les matériaux de l’exposition par Brian Dillon (auteur, conférencier à la RCA Londres et éditeur de Cabinet Magazine, Brooklyn). L’ouvrage est mis en page par OK-RM (London) et sera publié en anglais avec des traductions en français et en néerlandais.