À partir du 26 septembre 2018, la Petite Galerie — l’espace d’éducation artistique et culturelle du musée — , propose à son public une exposition qui fait dialoguer l’archéologie et la bande dessinée, art invité pour cette quatrième édition. Une centaine d’œuvres, une sélection de planches d’auteurs inspirés par l’archéologie (comme Jul, Enki Bilal, Nicolas de Crécy…) permettront au public de se glisser dans les pas des curieux, amateurs et archéologues, de découvrir fortuitement des «trésors», d’exhumer des objets enfouis à différentes époques, de les classer puis d’essayer de les interpréter.
Toutes ces étapes sont l’occasion de montrer en quatre salles et quatre thématiques, comment le 9e art s’approprie, entre réel et fiction, les découvertes archéologiques à l’origine des collections du Louvre :
– Artistes et archéologues. La figure de l’archéologue professionnel émerge avec les missions du XIXe siècle. Dessins, relevés, publications deviennent alors ses outils. L’archéologue, comme le dessinateur de bandes dessinées, utilise le carnet de croquis pour fixer objets, sites ou personnages d’études. La BD, toutefois, met en scène des reporters, des détectives ou des aventuriers en lieu et place de notre savant.
– Trésors archéologiques. L’histoire de l’archéologie est ponctuée de découvertes extraordinaires et inattendues. Pour l’archéologue, le mot «trésor» revêt cependant une signification particulière : des pièces d’orfèvrerie enfouies intentionnellement pour échapper à une catastrophe naturelle ou un conflit ou, comme dans l’Orient ancien et l’Égypte des pharaons, le dépôt volontaire d’un ensemble d’objets consacrés à une divinité notamment pour la fondation d’un sanctuaire. La BD aime mettre en scène les moments de ces découvertes fortuites ou non, en montrant ses héros en quête de trésors ou de civilisation disparues.
– Classer pour comprendre. En utilisant la description et la comparaison des sciences naturelles, l’archéologue répertorie, classe et propose des typologies de matériel selon le décor, la forme ou la technique. Pour dater ces œuvres, il observe les conditions de la découverte (niveau d’enfouissement, traces de destruction…) qu’il cherche à rattacher à des événements connus par ailleurs. Le dessinateur de BD évoque ces strates du temps à travers le souvenir de ses héros ou compose sur une planche sa propre typologie d’objets.
– Interpréter et rêver et Quand la bande dessinée imagine. Après le temps des fouilles vient celui de l’étude et de la publication : l’archéologue rassemble les données matérielles à sa disposition et doit les interpréter. Sans contexte de découverte, un objet archéologique est plus difficile à interpréter. La bande dessinée s’est intéressée aux personnages historiques comme aux héros mythiques, aux sites archéologiques réels comme à des lieux imaginaires. La fidélité historique est parfois respectée mais le plus souvent, le réel est transfiguré et devient fiction, voire science-fiction.
Des cartels pédagogiques, des dispositifs vidéos et un folioscope ainsi qu’une médiathèque, incitent le visiteur à observer des détails et apportent de précieux éléments de contexte.