L’exposition Lignes de fuite se propose de présenter quatre artistes qui comme Picasso en son temps répondent à l’urgence de conflits qui font l’actualité. Ils sont originaires du Moyen-Orient ou de l’Europe de l’Est. Parler de ligne c’est évoquer le mouvement mais aussi le transitoire. C’est une trajectoire ouverte même si elle n’est que très rarement droite et rectiligne.
Au delà de l’urgence parfois vitale sous entendue par le terme de « fuite », Lignes de fuite fait référence à la nécessité d’échapper à une situation donnée mais aussi les possibles à construire.
Ibro Hasanovic s’intéresse aux changements géopolitiques dans l’ancienne Yougoslavie et leurs conséquences en évoquant une mémoire à la fois collective et individuelle. Il s’intéresse à des micro-évènements en s’attachant avant tout à l’expérience d’individus.
Dans The Procession, Adrian Paci a développé un travail sur les funérailles de dictateurs communistes de différentes nationalités et époques. L’artiste a rassemblé des fragments de vidéos qu’il a trouvées dans des archives d’État officielles et des reportages télévisés.
Depuis plusieurs années, Mounira Al Solh collecte des histoires et des expériences personnelles provoquées par les crises politiques et humanitaires en Syrie et plus largement au Moyen Orient.
Khalil Rabah a fondé en 1991 la Riwaq Biennale pour préserver la mémoire collective palestinienne. Depuis 1995, il développe le projet du Palestinian Museum of Natural History and Humankind. Ce musée fictif et utopique est un moyen de questionner la façon dont les sociétés construisent l’histoire.