La Patinoire Royale / Galerie Valérie Bach est heureuse de présenter à Bruxelles la deuxième exposition personnelle de Christian Jaccard, artiste du processus de combustion. Franco-suisse, né en 1939, il a été marqué dès ses débuts par la pratique ancestrale de l’écobuage (débroussaillement par le feu) dite culture sur brûlis et l’art pariétal dominé par le noir de fumée et ses empreintes. Christian Jaccard questionne les énergies dissipées (titre de sa première exposition à la galerie), leurs tensions créatrices d’innovations, leurs propriétés, leurs forces universelles qui rayonnent et transcendent la nature des choses.
Dès 1971, l’ignition devient le medium et l’outil de son projet artistique et de la mise en œuvre des énergies dissipées que l’artiste développe à travers la chimie du feu et la singularité de ses flamboiements dont il explore les conséquences, générant ainsi une transition picturale stimulante. La voie ignée, voie incandescente et braisillante solidaire de sa pratique exprimée par le rythme des flammes est avant tout une expérimentation luminescente soulignant le contraste entre l’ombre et la lumière : source de vie organique, cosmique, végétale et animale et sur les propriétés éclairant la pensée humaine, la connaissance intuitive, son inconscient et son existence.
Durant le processus de combustion, l’empreinte résiduelle du gel thermique engendre sa pulvérulence carbonée et au cours de cet instant exceptionnel, la suie à l’état de germination oblitère les supports et dessine ses ombres. La juxtaposition aléatoire des taches sur la texture de différents formats stigmatise progressivement la résurgence d’un art pariétal et d’une pratique primitive actualisée.
Le nouveau cycle des Jeux d’ombre de suie présenté à La Patinoire Royale / Galerie Valérie Bach est une mise en perspective déterminante du travail de Christian Jaccard. Ce cycle se compose d’énergies dissipées aux multiples visages, inspirées de nombreuses combustions murales réalisées dans des lieux en déshérence et récemment au Gyeonggi MoMA à Ansan (Corée) le tableau éphémère : Soot shadows partition effectué au printemps 2018 à la mémoire du naufrage du Sewol en 2014.