René Daniëls occupe une place majeure dans l’histoire de l’art de la seconde moitié du XXe siècle, malgré l’interruption brutale de sa carrière en 1987 suite à un AVC. Il émerge à la fin des années 70, au moment où la peinture figurative et expressive redevient populaire, et développe très vite un langage personnel original.
Bien qu’il bénéficie rapidement d’une reconnaissance, Daniëls n’hésite pas à expérimenter différents styles picturaux. Toutefois, certains motifs sont récurrents, mais sous des formes qui changent selon une logique associative onirique. À l’instar d’un compositeur, Daniëls conçoit des variations sur un thème. À partir de 1984, un motif joue un rôle dominant : celui d’un espace d’exposition vu en perspective. Il reproduit cette forme, qui ressemble à un noeud papillon, dans des compositions où il joue avec des effets miroir, des juxtapositions ou des changements d’orientation.
Inspirée par le titre d’un des rares textes de la main de Daniëls, l’exposition Fragments d’un roman inachevé explore le phénomène du déjà-vu et la relation entre perception et mémoire, qui est au coeur de sa pratique. Présentant des toiles historiques et plusieurs oeuvres inédites, l’exposition retrace le développement du langage visuel de Daniëls en explorant les effets de répétition et de variation inhérents à son oeuvre. Une vaste sélection de dessins complète la présentation, offrant une meilleure compréhension de l’évolution de son vocabulaire.