Galerie Miranda est très heureuse d’annoncer l’exposition personnelle de l’artiste photographe expérimentale américaine Ellen Carey, Mirrors of chance, la photographie expérimentale. L’exposition présentera notamment le Zerogram, nouvelle création photographique de l’artiste issue de sa recherche pionnière en chambre noire sur le minimalisme et l’abstraction du photogramme et baptisée Struck by Light (1992-2018). Ces photogrammes en couleur sont des ‘miroirs du hasard’ dont le point de départ conceptuel est la théorie de la couleur photographique.
Ellen Carey est réputée pour son travail expérimental sur la structure et les racines de la couleur. Pour Ellen Carey, la couleur – comme l’art et la musique - est un langage universel et la théorie de la couleur - celle du RGBYMC - est le lexique des photographes. Carey considère la couleur comme sujet et objet ; un matériau avec du sens ; un processus à l’intérieur même de son art. Une autre thématique qu’explore l’artiste est celle de l’ombre (ombre/silhouette, clair/obscur, positif/négatif), que l’on retrouve dans plusieurs œuvres phares telles Mourning Wall, Self-Portrait at 48 et Stopping Down.
Le partenaire indissociable de l’ensemble de son travail est donc la lumière, indicielle de la photographie qui contient et libère la couleur, comme un arc en ciel nous le rappelle. Carey travaille uniquement avec ou totalement sans la lumière : pendant le travail en chambre noire, la lumière n’a pas le droit d’entrer. Aucune, ou, zéro. Elle est autorisée uniquement au moment de l’exposition de l’image. Le travail d’Ellen Carey ressemble ainsi à une performance où son imagination, son savoir-faire et son talent sont enregistrées dans une boîte noire hermétique dont le résultat est un objet éclatant de couleurs fortes et nettes.
Face au travail d’Ellen Carey, les gens posent souvent la question « Comment cette photographie est- elle faite ? » suivie de « ...et c’est une photo de quoi ? » Leurs interrogations touchent la question du processus photographique et le ‘sens’ d’une image comme une ‘signe’ picturale telle que nous la comprenons dans un paysage, un portrait ou une nature morte. Ces questions soulignent le savoir- faire d’Ellen Carey qui maitrise comme peu d’artistes de sa génération la théorie de la couleur et le travail en chambre noire, une expertise qui lui permet d’innover et de briser certains tabous dans la pratique photographique, enlevant par exemple le ‘référent’ traditionnel du photogramme (comme une feuille, une dentelle) : dans la série Dings & Shadows (2010-2018) il n’y a aucun élément entre la lumière et le papier photosensible.
En utilisant autrement la technique Ellen Carey peut explorer l’onirique et l’inconnu. Ainsi en témoignent les nombreux plis et froissements travaillés sur la topographie du papier, mais aussi les ‘dings’ ou petits accidents qui attrapent l’ombre et qui sont agrandis dans une appropriation des zones jusque-là interdites de la photographie.
L’immatérialité de la lumière est un défi pour les artistes photographes, encore plus éclatant aujourd’hui avec la technologie digitale. En réponse à la question « Quelle est une photographie du 21eme siècle », Ellen Carey associe le photogramme du 19ème siècle avec la technologie photographique couleur du 21ème siècle, en s’interrogeant sur les liens entre les deux.
Le fruit de cette réflexion et expérimentation est le Zerogram, nom donné à son dernier objet photographique, exposé pour la première fois à la Galerie Miranda. Le Zerogram est une suite conceptuelle et physique au travail en Polaroid d’Ellen Carey intitulé la ‘Photographie Degree Zero’ (1996-2018) en référence à Le degré zero de l’écriture’ de Roland Barthes (1953). La Galerie Miranda exposera en plus des Zerograms deux magnifiques Pulls with Filigree (2004) et un Pull with Red Rollback (2006), des photographies abstraites uniques de 2 mètres de haut fabriquées par l’artiste avec l’appareil mythique, le Polaroid 20 X 24. Le travail d’Ellen Carey (née en 1952 aux États-Unis) a été présenté plusieurs fois à PARIS PHOTO par sa galerie américaine (M+B, de Los Angeles) et a fait partie en 2017 de l’exposition de groupe PhotoPlay: Lucid Objects organisée par Mark S. Roe, commissaire pour la JP Morgan Chase Collection, sponsor de PARIS PHOTO. En 2016, les Self-Portraits (1983-1988) d’Ellen Carey ont été présentés par le Centre Pompidou dans le cadre de l’exposition The Unbearable Lightness - The 1980s, Photography, Film (2016) dont Karolina Lewandowska a assuré le commissariat. Ces autoportraits sont les premières Polaroid 20X24 œuvres en couleur faites par l’artiste qui a travaillé de multiples expositions et en appliquant des motifs Neo-Geo et psychédéliques pour produire un gestalt futuriste en couleurs vives et avec des motifs vertigineux. Ces autoportraits ont contribué à l’histoire de l’autoportrait ainsi qu’au celle des femmes photographes, tout en développant cette notion du ‘soi’. Joli détail : le prénom de l’artiste, Ellen, est d’origine celte et se traduit par ‘celui qui apporte la lumière’ ; tout comme les racines du mot ‘photographie’ qui se traduisent par ‘dessiner avec la lumière’, une vieille expression utilisée aux débuts de la photographie mais qui reste d’actualité, comme le photogramme lui-même.
Les Pulls (1996) de l’artiste, avec leur signature trait noir en boucle, figurent dans l’exposition internationale The Polaroid Project: At the Intersection of Art and Technology (Thames and Hudson 2018) orchestrés par les commissaires Bill A. Ewing et Todd Brandow avec la Foundation for Exhibiting Photography (www.fep-photo.org) et le Massachusetts Institute of Technology (MIT). Inaugurée en 2017 à l’Amon Carter Museum of American Art (ACMAA), Ft. Worth (Texas, USA) l’exposition tourne actuellement en Europe au WestLicht Museum for Photography (Vienna), Museum für Kunst und Gewerbe (Hambourg), C/O (Berlin) et sera exposée au Singapour , Montréal et Cambridge, Massachusetts en 2019-20. Les œuvres Polaroid 20x24 Pulls CMY d’Ellen Carey figurent sur la couverture du catalogue qui contient son essai ‘Photography Year Zero: Where Art and Technology Meet’ à côté d’essais par Ewing and Brandow; Barbara P. Hitchcock, Deborah H. Douglas, Gary Van Zante, Rebekka Reuter, Christopher Bonanos, Peter Buse, Dennis Jelonnek, John Rohrbach. Mirrors of Chance est aussi un livre publié dans une édition limitée de 200 exemplaires par l’Amon Carter Museum of American Art (ACMMA), Fort Worth, Texas), à l’occasion de l’exposition actuelle Ellen Carey: Dings, Shadows and Pulls.
Les œuvres d’Ellen Carey ont fait l’objet de plus de 55 expositions personnelles et ont figuré dans des centaines d’expositions collectives du monde entier. Elles font partie des collections permanentes de plus de 20 musées d’art et de photographie comme l’Albright-Knox Art Gallery, l’Amon Carter Museum of American Art, le George Eastman Museum, l’Art Institut de Chicago, le Fogg Museum à l’université d’Harvard, le LACMA (Los Angeles County Museum of Art), le Metropolitan Museum of Art, le New Britain Museum of American Art, le Norton Museum of Art, le Smithsonian American Art Museum, le Whitney Museum of American Art, le Wadsworth Atheneum Museum of Art, la Galerie de l’université Yale et le Centre Pompidou. Son travail figure dans plusieurs collections d’entreprises et privées telles la LeWitt Foundation et la collection de Sir Elton John. Pour plus d’information sur Ellen Carey.
En mars 2018 la Galerie Miranda a ouvert ses portes dans le 10ème arrondissement de Paris au 21 rue du Château d’Eau, tout près de la Place de la République et à 100 mètres de l’ancien emplacement du fabuleux Diorama et du laboratoire de Louis Daguerre, rue Léon Jouhaux, détruits par un incendie en 1839. Galerie d’art et librairie spécialisées dans la photographie, la Galerie Miranda est fondée par Miranda Salt, australienne résidente du 10è arrondissement depuis son arrivée en France en 1995, et propose des œuvres d’artistes établis, reconnus dans leurs pays mais peu exposés en France voire en Europe. La Galerie Miranda propose aussi une sélection d’ouvrages autour de la vie de photographes ainsi que de personnes œuvrant dans le monde des arts plastiques et des sciences humaines plus généralement : biographies et récits de vie, textes critiques et livres d’artistes.
La Galerie Miranda a inauguré sa programmation le 8 mars 2018, journée internationale de la femme, avec un premier cycle d’expositions dédié aux artistes femmes aux parcours exceptionnels dont deux sont notamment lauréates de la Bourse Guggenheim et la troisième, une figure de proue de l’art militant et féministe des années 70 : Jo Ann Callis (Prix Guggenheim en 1990), Nancy Wilson- Pajic et Marina Berio (Prix Guggenheim 2017). Ellen Carey a reçu une bourse en 2017 de la Andy Warhol Foundation for the Visual Arts (NY, NY) afin de financer sa future exposition et catalogue rétrospectifs prévus au Burchfield-Penney Art Center (BPAC).