Une exposition personnelle de Mario D’Souza, qui offre à voir une oeuvre plurielle, débordante et colorée, regroupant installations, dessins et assemblages de mobiliers récupérés et de tissus, dans un espace d’exposition transformé...
La recherche d’équilibre entre temps présent et temps à découvrir et la quête de lignage de l’artiste constituent, avec une grande générosité, le fil conducteur de l’exposition If you want to hear, you have to listen.
Mario D’Souza est un artiste qui vit et créé entre et avec deux cultures : indienne par ses origines (né à Bangalore en 1973), et française par son choix de vie (depuis 2001). Les liens d’origine, loin d’être coupés, sont au contraire régulièrement réactivés afin de nourrir sa singularité. Ses œuvres sont le fruit d’un métissage assumé créant un aller-retour permanent d’une culture à une autre. Par ailleurs, ses « assemblages » et ses « permutations » d’objets d’origines diverses ne sont pas sans rappeler sa propre histoire. Son œuvre se déploie sous la forme de sculptures, dessins et assemblages de divers matériaux avec un sens particulièrement aigu de la couleur.
Résident en 2016-2017 du Mobilier national et de la manufacture des Gobelins à Paris, l’artiste nourrit son travail plastique de l’apprentissage des techniques des métiers d’art, à la croisée du beau et de l’utile. Cette hétérogénéité des matériaux (mousse, tuyaux, métal etc.) et des techniques utilisés permet la création d’objets étonnants et singuliers, métaphores de la « mécanique du vivant ». À travers la réactualisation d’objets usagés, Mario D’Souza invente une poésie qui lui est propre, offrant au spectateur des objets hybrides que l’on pourrait qualifier d’intemporels. Combinant aujourd’hui geste humain et concepts minimalistes, l’artiste tend à faire le lien avec le passé par un langage contemporain.
Il souhaite mêler les différents moments, les différents temps d’un matériau, d’un objet, afin de proposer un résultat mystérieux et unique. Pour l’exposition If you want to hear, you have to listen Mario D’Souza imagine une installation intime. Il y prolonge sa réflexion en décloisonnant symboliquement la surface de la galerie, brouillant par là même les frontières entre les espaces public et privé de création pour partager son univers à la fois « baroque » et conceptuel. Il se libère des carcans de l’espace, et fait déborder ses œuvres de vie, au sens propre comme au figuré, afin d’offrir aux spectateurs des pièces « ouvertes » sur le monde et l’espace qui les entourent.
La synthèse s’opère au milieu des murs « rabattus » au sol, de mobiliers évidés ou démantelés et de dessins. L’exposition devient réceptacle de mémoire, de croisements culturels entre les continents, et de circulation. Traversée de pans de tissus aériens, elle porte avec empathie les questionnements de l’artiste sur la réception de son œuvre et sa relation au lieu et aux publics. En effet, pour Mario D’Souza, l’œuvre ne peut se concevoir sans le regard de l’autre. Elle se révèle une fois exposée, une fois partagée. Par cette démarche, l’artiste revalorise la notion d’altérité. À travers cette exposition, il compose son hymne à la vie et nous invite à la célébrer avec lui.