La galerie anne barrault est heureuse de présenter une exposition exceptionnelle de Jochen Gerner et Yuichi Yokoyama.
L’un vit dans l’est de la France, l’autre vit à l’est du globe. Ils ne se sont jamais rencontrés, mais leur singularité les rapproche.
L’actualité importante de ces 2 artistes : la participation à la Biennale Internationale d’Architecture de Venise pour Jochen Gerner*, et la présence dans trois expositions en France et en Suisse pour Yuichi Yokoyama, était l’occasion unique de les rassembler à la galerie anne barrault.
Ce sera la première fois que Yuchi Yokoyama présentera un ensemble de dessins et peintures dans une galerie en France.
Il participera également à l’exposition intitulée «Encore un jour banane pour le poisson rêve» au Palais de Tokyo du 22 juin au 9 septembre 2018, ainsi qu’à celle organisée par le Barbican Centre de Londres au Lieu Unique à Nantes « Mangasia» du 30 juin au 16 septembre 2018. Et le MAMCO à Genève présentera une exposition personnelle de son travail du 30 au 9 septembre 2018.
Yuichi Yokoyama, vit seul dans une petite maison en banlieue de Tokyo. Il ne possède ni ordinateur, ni télévision.
Diplômé du département de peinture de Musashino Art University, il se consacre d’abord à la peinture puis se tourne progressivement vers le dessin.
Contraint par l’exiguïté de son espace d’habitation, où il ne peut plus accumuler ses tableaux, il choisit alors le papier et l’encre.
Son œuvre est radicale, et ne ressemble à aucune d’autre.
Jochen Gerner dit de lui : «son travail reste pour moi une des plus belles découvertes de ces dernières années. Son œuvre est extrêmement singulière, et expérimentale. Ses récits sont à la fois contemplatifs et mouvementés, muets et sonores. Les paysages, les éléments et les personnages ne renvoient à rien de connu : tout paraît se confondre et se mêler dans une même écriture graphique, à la frontière du guratif et de l’abstrait. Chaque récit semble s’ouvrir sur un autre territoire, qui serait l’espace mental de Yokoyama. Son trait, sa gamme de couleurs sont si singuliers qu’ils se reconnaissent sur un détail de quelques millimètres carrés (trait) ou à une distance de plusieurs mètres (couleurs).»
L’exposition à la galerie anne barrault présentera, «The World Map» de Yuichi Yokoyama, un ensemble de dessins et collages inédits ainsi que des peintures réalisées en 2010. Et au mois de juin, les éditions Matière publieront son nouveau livre «Terre de glace» que l’artiste dédicacera lors du vernissage.
En écho à l’encre noire de Yuichi Yokoyama, Jochen Gerner présentera une série récente de monochromes blancs, (ou presque). Un paysage d’hiver ouvrira l’exposition sur un ensemble de dessins sur Stockholm. Lors d’un séjour dans cette ville, Jochen Gerner a déniché une trentaine de cartes postales qu’il a recouvertes de peinture blanche, grise ou verte. L’acrylique, en aplats bruts ou plus dilués, exprime le bleu scandinave, le vert des toits en zinc et des grandes étendues de nature.
L’oblitération des timbres fait écho aux ondulations de l’eau omniprésente, qui guide et découpe les paysages. Dans son œuvre, Jochen Gerner ne cesse de questionner le statut de l’image et y déploie un vocabulaire sensible. A travers cette série, il cristallise l’architecture qu’il rencontre. L’église se résume au symbole de la croix, à sa puissance évocatrice. Les trois couronnes, blason de la Suède sont simpli ées en trois points. De grandes lignes laissent deviner Centralbron, l’une des routes les plus importantes de la ville.
Un livre rassemblera les paysages de Stockholm de Jochen Gerner avec un texte de Peter von Poehl, dont voici un extrait : Mais soudain, les cartes postales délicatement tracées de Gerner prennent un ton légèrement troublant. Il est évident qu’il manque un détail, sans que l’on arrive à savoir lequel exactement, un peu comme dans la scène du rêve dans Les Fraises sauvages de Bergman. C’est peut-être précisément cela qui, dans les dessins de Gerner, fait étonnamment ressurgir mes propres souvenirs d’enfance... Ce livre publié dans la collection «Portraits de Ville» est à paraitre au mois de juin et sera signé par l’artiste lors du vernissage.
Jochen Gerner est un artiste français, né en 1970. Il vit et travaille à Nancy.
Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Nancy et membre de l’OuBaPo, il met en œuvre une critique du langage et de l’image, détournant les codes visuels. Il est l’auteur de nombreux livres tels que Le Minimalisme (avec Christian Rosset, Le Lombard, 2016), RG (avec Emmanuel Rabu, l’Association, 2016), Panorama du froid (l’Association, 2013), Branchages (l’Association, 2009), Contre la Bande Dessinée (l’Association, 2008), TNT en Amérique (l’Ampoule, 2002). Il réalise également des dessins pour la presse (Le Un, Libération, le Monde, The New York Times...). En 2017 est publié REPÈRES, 2000 dessins pour comprendre le monde aux Éditions Casterman, un ensemble de dessins que l’artiste a réalisé pour le 1. Son travail a été présenté à l’occasion d’expositions personnelles au Musée des Beaux-Arts de Nancy (2015), à la galerie Anne Barrault (2013 et 2017), au Musée d’art et d’histoire de Bastia (2012), au Lux de Valence (2011), à la galerie des enfants du Centre Pompidou à Paris (2010), ainsi qu’au Musée d’Art Moderne du Luxembourg (2009).
Ses œuvres ont également été montrées dans le cadre d’expositions collectives au Centre Pompidou-Metz (2017) ; au Carré d’Art - Musée d’Art Contemporain de Nîmes (2017) ; au Lieu Commun à Toulouse (2016) ; à l’Institut du Monde Arabe à Paris (2015) ; à L’Artothèque de Caen (2014) ; à la Maison Rouge à Paris (2014) ; au Musée d’Art Moderne de Moscou (2012) ; au musée Berardo à Lisbonne... En 2016, les éditions B42 lui consacre une monographie et il reçoit le prix Drawing Now. Invité par l’agence d’architectes Encore Heureux, Jochen Gerner présentera un ensemble de dessins intitulé « Lieux In nis » au pavillon français pour la 16ème Biennale internationale d’architecture de Venise.
Né en 1967, le plasticien japonais Yûichi Yokoyama vit et travaille en banlieue de Tokyo. Diplômé du département de peinture de Musashino Art University, il s’est d’abord consacré exclusivement à la peinture, avant d’étendre ses recherches graphiques et picturales au champ de la bande dessinée. Par ses travaux, Yokoyama s’attache à explorer un monde radicalement autre, à présenter les fragments d’un au-dehors, d’un ailleurs, d’un demain que rien n’annonce. Les paysages et les architectures y sont composés de volumes simples où se révèle une nette prédilection pour la ligne droite ; les femmes n’y existent pas, tandis que les hommes, affublés de masques et de costumes déroutants, s’y livrent froidement à des actions opaques.
Les dessins de Yokoyama ne ressemblent à rien d’autre. Inutile donc de s’embarrasser à son égard des habituelles distinctions (manga, bande dessinée, roman graphique...) : se plaçant — sans pose, sans provocation ni volontarisme — hors de toute catégorie établie, son travail ignore simplement les in uences et les écoles aussi bien que les genres.
Publiés en France aux éditions Matière, ses mangas comme Jardin (2009), Nouveaux corps (2010) ou Baby boom (2012) déclinent un univers étrange au graphisme géométrique où la narration est abolie. Artiste de renommée internationale, Yuichi Yokohama a exposé dans des lieux dédiés à l’art contemporain, au Japon (Kawasaki City Museum), en Suisse (Centre d’art contemporain de Lausanne) ou en France (Le Pavillon blanc). Son travail a été présenté à l’occasion de l’exposition Japanorama, au Centre Pompidou-Metz (2017 - 2018). `