La collection de l'islam comprend quelque 1.200 pièces, non compris le millier de tessons en provenance de Fustat (ancien nom du Caire). Tous ces objets sont issus d'une vaste région qui s'étend de l'Espagne à l'Inde et datent de la période comprise entre 600 et 2000 ap. J.-C. C'est la seule collection de ce genre dans le Benelux qui illustre les cultures urbaines du monde islamique. Elle est composée de textiles, de céramiques, de verres, de métaux, de livres enluminés, de calligraphie et d'éléments d'architecture.
En ce qui concerne la céramique, tous les types connus entre le IXe et le XIXe siècle sont représentés. Nous comptons ainsi des pièces de Nishapur et d'Iznik, du lustrage d'or, etc... qui attestent le savoir-faire technique, la créativité et l'amour de la couleur des potiers du Proche- et du Moyen-Orient.
Les soieries, mondialement célèbres, proviennent essentiellement de quatre régions : l'Égypte, la partie occidentale du monde islamique que sont l'Espagne, la Sicile et le Maghreb, l'Iran et l'Asie centrale et, enfin, la Turquie. Tissages, samits, lampas, velours et broderies ne sont que quelques-unes des techniques de tissage et de décoration mises en oeuvre pour obtenir ces précieux joyaux qui, dès le Moyen Âge et aussi en Occident, représentaient le summum du luxe. La majorité de ces textiles précieux ont été offerts au Musée par la collectionneuse Isabella Errera.
Ce casque porte une inscription incrustée d'or faisant l'éloge du sultan mamelouk Ibn Qalawun (règne 1293-1341). C'est un exemplaire rare et l'inscription dans le très beau style thuluth est typique de la période des Mamelouks (1250-1517 en Égypte et en Syrie).
Ce velours est probablement le plus ancien exemplaire ottoman conservé au monde. La structure de tissage serré, la qualité de la soie et des fils d'or utilisés ainsi que la couleur rouge carmin, obtenue grâce au colorant de la cochenille arménienne, en font un réel chef-d'oeuvre. Le motif çintamani, aux doubles lignes ondulantes et groupes de trois points de diverses dimensions, trouverait son origine en Extrême-Orient. Dans le monde islamique, les doubles lignes ondulantes se réfèrent aux traces de griffes de tigre et les points évoquent la peau du léopard. La combinaison des deux dans le motif çintamani symbolise la force et la puissance et son appellation, littéralement 'joyau porte-bonheur', indique qu'il est considéré comme de bon augure.