La Galerie Mitterrand est heureuse de présenter la troisième exposition personnelle du peintre albanais Edi Hila. Cette exposition, intitulée Tirana-Versailles, intervient à la suite de la participation de l’artiste à la dernière documenta à Cassel et Athènes et est l’occasion pour le public parisien de découvrir un ensemble de peintures réalisées entre 2001 et 2015. L’artiste bénéficiera prochainement d’une grande rétrospective au Musée d’Art Moderne de Varsovie (mars-mai 2018).
Figure majeure de la scène balkanique, Edi Hila témoigne depuis plus de vingt ans des profonds changements vécus par les sociétés postcommunistes européennes. Ayant refusé d’émigrer vers un pays économiquement plus riche, il vit à Tirana, où il développe un travail de réflexion sur la nature transitoire de l’histoire de son pays (frontière naturelle entre occident et orient) et sur la position de la peinture albanaise dans l’histoire de l’art méditerranéenne.
L’exposition Tirana-Versailles présentée à la Galerie Mitterrand réunit une sélection d’œuvres d’Edi Hila provenant de différentes séries qu’il a réalisées depuis le début des années 2000. Ces peintures mettent l’accent sur l’environnement urbain et plus particulièrement sur l’architecture qui est, selon l’artiste, le lieu d’expression privilégié de l’identité albanaise. C’est à travers sa représentation qu’il matérialise visuellement et symboliquement le pouvoir politique, l’héritage culturel et le climat psychologique de son pays. L’exposition réunit des réalités sociales opposées. Les bâtiments officiels du régime autoritaire communiste - dans les œuvres Pyramides, Monument, Municipalité de Tirana - côtoient certains édifices modestes comme dans Périphérie ou à l’abandon dans la peinture Maison II. La référence à Versailles est présente dans la série récente des Boulevards notamment exposée dans sa totalité lors de la dernière documenta. Dans cette série, où sont représentés les principaux édifices publics qui bordent le Boulevards des Martyrs de la Nation, à Tirana, Edi Hila, établi un parallèle entre l’organisation urbaine et architecturale de l’âge classique, avec notamment le plan géométrique et la grandiloquence ornementale de Versailles et l’expression autoritaire du pouvoir communiste dans l’urbanisation et l’implantation de ses bâtiments officiels. De Tirana à Versailles, l’artiste nous sensibilise, avec sa peinture délicate et mystérieuse, aux relations complexes qui nouent notre histoire, nos identités et notre environnement.
Edi Hila est né à Shkodër, en Albanie, en 1944. Depuis 1991, il enseigne la peinture à l’Académie des Arts de Tirana où il forma notamment des artistes comme Adrian Paci et Anri Sala. Il a participé à de nombreuses expositions internationales telles que la Biennale de Venise (1999), After the Wall au Moderna Museet à Stockholm (1999), au Hamburger Bahnhof à Berlin et au Ludwig Museum à Budapest (2000), Blood and Honey, The Future’s Balkan sous le commissariat de Harald Szeeman au Essl Museum à Vienne (2003), la Biennale de Liverpool (2010) ou encore la documenta de Kassel et Athènes (2017). Ses œuvres sont présentes dans les collections du Musée national d’art Moderne - Centre Pompidou, du FRAC Pays de la Loire, du Fonds Municipal de la ville de Paris, de la Neue Gallery à Cassel et du Musée d’Art Moderne de Varsovie.