Cette exposition se consacre à un aspect encore presque inexploré de la création de Paul Klee – l’abstraction. Dans la première moitié du XXe siècle, le renoncement à la figuration et le développement de l’art abstrait deviennent un thème majeur pour de nombreux artistes européens. Paul Klee, artiste suisse, relève lui aussi le défi : son œuvre riche de presque 10 000 travaux offre des exemples tout à fait passionnants – compositions de jeunesse aussi bien qu’œuvres tardives – d’élaboration d’univers iconographiques abstraits et de processus d’abstraction picturale. Les aspects essentiels des œuvres non figuratives de Klee présentent en l’occurrence une importance capitale dans toute sa création : nature, architecture, musique et signes graphiques.
Cette exposition au caractère rétrospectif comprend une centaine d’œuvres de l’artiste issues de toutes les phases de sa création – à partir de 1913 – et rassemble de précieux prêts de nombreux établissements et collections particulières de renom d’Europe et d’ailleurs. Parallèlement aux œuvres maîtresses, on pourra voir des travaux rarement exposés jusqu’à présent qui font découvrir Klee sous un jour aussi nouveau que surprenant.
Avec 20 œuvres, Paul Klee est, avec Pablo Picasso, l’artiste le plus représenté dans la Collection Beyeler. À travers son activité de collectionneur et de galeriste, le fondateur de notre musée, Ernst Beyeler, a défendu de multiples manières l’œuvre de Paul Klee. Près de 500 œuvres de cet artiste sont ainsi passées entre les mains du collectionneur et galeriste. La passion de collectionneur de Beyeler portait principalement sur l’œuvre tardive de Klee, qu’il appréciait tout particulièrement pour « sa qualité chromatique et sa force expressive ». Au fil des ans, Beyeler a réussi à constituer une collection de toute première qualité, comprenant notamment des œuvres clés comme Une étoile se lève, 1931, 230 (V 10) et Signe en jaune, 1937, 210 (U 10).