Konrad Klapheck, né à Düsseldorf en 1935, a choisi d’intituler cette nouvelle exposition à la Galerie Lelong Derrière le rideau. « Il est des rideaux très différents et il faut distinguer entre le rideau qui se ferme, tiré par un vicomte mozartien voulant cacher les libertés qu’il prend avec la jolie femme de chambre, et le rideau qui s’ouvre sur une scène de théâtre ou un spectacle musical » explique l’artiste.
Et pour cause, sur les toiles récentes qui composent cet ensemble, il nous donne à voir tour à tour des artistes, instrumentistes ou contortionnistes, en représentation, rideau ouvert et des couples qui, rideaux fermés, affichent une certaine forme d’intimité. Mais Klapheck ne s’arrête pas à cette forme de dualité évidente qui veut que le rideau ouvert concerne la sphère publique et le rideau fermé la sphère privée. Il peint aussi des nus qui s’exposent devant le rideau, dans le cadre d’un cours de modèle vivant, par exemple, ou un musicien observant le public derrière le rideau, juste avant d’entrer en scène.
Pour cette exposition, Klapheck présente aussi quelques nouvelles machines, ces tableaux à la fois étranges et familiers qu'il peint depuis le milieu des années 50. On retrouve dans ces peintures, la même rigueur méticuleuse, la même surprenante et inquiétante étrangeté que dans ses peintures du XXème siècle, preuve qu’il n’avait pas tiré le rideau sur elles.