La Galerie Max Hetzler est heureuse d'annoncer la première exposition personnelle de Glenn Brown à Paris, du 5 septembre au 10 octobre 2015. Connu surtout pour ses peintures et notamment les enjeux appropriationnistes qu’elles impliquent, l’artiste présente pour la première fois ses dessins, réalisés sur papier et sur feuilles transparentes, ainsi que deux nouvelles sculptures.
Les dessins de Glenn Brown semblent être à la fois la conséquence naturelle et le contrepoint de ses peintures, quand ce ne sont pas des esquisses préliminaires pour celles-ci. Malgré leur apparence classique au premier abord, ils présentent en fait les mêmes altérations, qualités et enjeux que ses peintures : l’appropriation d’images-sources existantes (ici des parties de reproductions ou de dessins anciens), leur transformations et distorsions jusqu’à la déliquescence, la collusion des styles, la virtuosité du trait donnant une seconde vie à des figures et motifs endormis, et enfin l’abolition d’une distinction nette entre figuration et abstraction.
La plupart des dessins présentés ont été réalisés sur des feuilles de polypropylène, un matériau dont la caractéristique principale, la transparence, permet à Glenn Brown de dessiner des deux côtés de la feuille, et ainsi de surimposer différents motifs de manière très fluide – possibilité que la peinture ne peut offrir. La relation entre l’artiste et ce matériau n’est pas anodine : bien qu’il travaille sur une surface plane, bidimensionnelle, Glenn Brown peut tourner autour du motif, travailler sur l’une ou l’autre face de la feuille, et donner forme à une image, qui ne se fige que lorsque l’oeuvre est considérée achevée par l’artiste.
La simplicité apparente de la technique est contrastée par des compositions denses et tourmentées. Différents types de traits, lignes, hachures, et même des tâches forment les dessins. La présence récurrente de ce que l’on pourrait appeler des lignes de mouvements (gestural lines) autour des figures confère une certaine musicalité à l’ensemble et teinte certains dessins d’une tonalité presque « comique » proche du dessin animé, rappelant que dans les oeuvres de Glenn Brown, la culture populaire n’est jamais très éloignée de l’histoire de l’art.
Ces traits et touches contribuent également à la part de mystère qui entoure les scènes, figures et motifs représentés, comme si une action était en train de se produire autour de ces visages familiers, arbres ou silhouettes flottantes. Ce sentiment qui a souvent été qualifié de « morbidité » à propos des peintures de Brown, se manifeste également dans ses dessins, en particulier quand ceux-ci sont associés à une esthétique du non-finito. La notion d’inquiétante étrangeté prend alors tout son sens. Bien que les dessins de Glenn Brown aient la précision d’une technique de reproduction mécanique – on pense aux collages de gravures surréalistes par exemple –, ils ont étonnamment la même force et virtuosité que ses peintures.
La sculpture présentée dans l’exposition entre en résonnance avec les dessins. Elle appartient à la même famille d’artefacts, les touches épaisses, colorés et mouvementées de peinture à l’huile qui la constituent faisant écho aux touches et traits délicats des peintures et dessins de l’artiste. Là encore, les mêmes enjeux cités plus haut sont à l’oeuvre. La sculpture a toujours été un medium important dans la pratique de Glenn Brown, qu’il a développé au fil des années selon différents formats, partant parfois de petites sculptures en bronze du XIXe siècle qu’il recouvre de masses informes de peinture.
Glenn Brown est né en 1966 à Hexham, Northumberland (UK). Il vit et travaille à Londres et dans le Suffolk, Angleterre.
Glenn Brown a été nominé pour le Turner Prize en 2000 ; il a eu des expositions personnelles dans d’importantes institutions comme le Domaine de Kerguéhennec, France en 2000, la Serpentine Gallery (Londres) en 2004, au Kunsthistorisches Museum (Vienne) en 2008, Tate Liverpool, Fondazione Sandretto Re Rebaudengo (Turin) en 2009 et Ludwig Museum (Budapest) en 2010; Upton House, Oxfordshire (UK) en 2012, et Frans Hals Museum, Haarlem en 2013. Son travail a également été présenté dans plusieurs expositions collectives comme la 50e Biennale de Venise en 2003; “Ecstasy: In & About Altered States”, Museum of Contemporary Art, Los Angeles, 2005; « Mapping the Studio: Artists from the François Pinault Collection », Punta della Dogana et Palazzo Grassi, Venise, 2009; « 10,000 Lives », Gwangju Biennale, Corée et « Second Hand », Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, 2010; “Riotous Baroque: From Cattelan to Zurbaran”, Guggenheim Bilbao, Spain et « Glenn Brown and Rebecca Warren: Collected Works », Rennie Collection at Wing Sang, Vancouver, 2013, « Post-Pop: East meets West », Saatchi Gallery, Londres et « Visages : Picasso, Magritte, Warhol… », Vieille Charité, Marseille en 2014. Son travail est représenté dans de prestigieuses collections publiques telles que le Art Institute of Chicago, le Walker Art Center à Minneapolis ou encore le Centre Pompidou à Paris.
Plusieurs expositions personnelles sont prévues prochainement, entre autres à la Fondation Vincent van Gogh (Arles) en 2016, une exposition itinérante qui se tiendra au Des Moines Art Center (Iowa, Etats-Unis), puis au Contemporary Arts Center, Lois & Richard Rosenthal Center for Contemporary Art (Ohio, Etats- Unis) en 2016 ou encore à la Galerie Rudolfinum (Prague) en 2017.
Un catalogue sera publié à l’occasion de l’exposition, avec un texte d’Andreas Schalhorn, conservateur pour l’art contemporain, Kupferstichkabinett, Musées nationaux de Berlin.