La galerie Thomas Bernard - Cortex Athletico est très heureuse d’entamer une collaboration avec Anita Molinero.
L’oeuvre d’Anita Molinero a dépassé un propos sculptural néo-pop pour revenir, de manière classique, sur la sculpture et ses enjeux. C’est un travail incarné, en appui sur une connaissance solide de l’histoire de l’art, mais aussi sur une position du sculpteur comme acteur critique de son époque.
L’enjeu est formel, (revenir à un expressionnisme, parfois presque chamanique, aller disséquer ce que la sculpture a dans le ventre), mais pas simplement. Il est aussi à insérer dans une histoire actuelle : rechercher autour de nous ce qui peut faire matière aujourd’hui, sortir du cadre pour porter une attention sur un quotidien délaissé, voire méprisé dans sa dimension humaine autant que politique. Cette posture peut sembler parfois baroque, exubérante. Elle est surtout très précise et organisée.
Pour cette première exposition Anita Molinero présentera de nouvelles oeuvres emblématiques de son langage plastique : des containers en plastique, des panneaux de polystyrène extrudé, des morceaux de béton de la petite ceinture de Paris et des objets qu’elle rencontre dans la rue.
«L’oeuvre d’Anita Molinero est un « cataclysme » lié aux moments de sa production. Les objets, les matières ou matériaux, dont elle use, échappent au principe d’identité de la cause et de l’effet. On serait plutôt là en présence d’une manifestation de la théorie des catastrophes… Si aujourd’hui, encore plus qu’hier, elle participe intelligemment de la scène de l’art, c’est qu’elle maîtrise ce que Julius Mayer, pourtant inventeur de la thermodynamique, découvre presque a contrario, dans un article publié en 1878, deux ans avant sa mort… à savoir, l’importance des phénomènes de déclenchement. Que nous dit le « renégat » Mayer : la vie n’est pas explicable par un jeu de forces mécaniques, pas plus qu’elle n’est animée par un effort de conservation, elle cherche au contraire l’extension, voire l’explosion, parfois à ses propres dépens. Et c’est bien cette mise en danger que cette artiste, chez qui la singularité est le moyen de participer au concert commun de ses contemporains, s’emploie à rejouer dans chacune de ses pièces» - Extrait de l’entretien avec Michel Enrici, “Le Consortium rencontre Anita Molinero”, D’art & de culture le magazine culturel de Monaco, n°26 été 2014.