La galerie Vincenz Sala est heureuse de présenter O Ring, exposition personnelle de Nathalie Van Doxell du 25 avril au 24 mai 2015.
Dès ses premières oeuvres, Nathalie Van Doxell propose un travail à double lecture, à la fois conceptuel et esthétique.
Elle utilise le médium photographique pour nous interroger sur la place et le rôle de l’image, omniprésente dans notre société toujours plus médiatisée, et qui conditionne notre perception du réel. L’artiste puise fréquemment ses sources dans les médias, pour mieux révéler les mécanismes régissant certains systèmes spécifiques de notre monde contemporain. Elle fait le choix de travailler essentiellement sur des situations qui touchent aux interactions entre les individus.
Son travail se fonde sur la réappropriation de faits de société ayant une dimension sociale, politique ou historique. Elle photographie des lieux et des objets de manière à faire exister autrement les événements, avec la volonté de créer un espace visuel narratif hors du temps médiatique. Les clichés réalisés ne comportent en effet aucune légende, afin de produire une contre-fiction du sensationnel. Leur dépouillement et leur sobriété nous invitent dans un espace où l’imaginaire personnel du spectateur peut se glisser, affranchi des normes du star system.
Nathalie Van Doxell réalise des séries, toujours en résonance les unes avec les autres. Un principe commun à l’ensemble de ses recherches photographiques.
Dans son oeuvre la plus récente, intitulée O Ring, elle réalise un travail d’écriture parallèle, L’Abécédaire, qui ouvre le regard sur les images proposées. Dans les cinq séries composant O Ring, elle entrecroise photo documentaire, récits et photo d’auteur, comme pour brouiller les codes du genre. Elle aborde les thèmes qui lui sont chers : l’innocence, la responsabilité, la mondialisation, la fragilité psychique des êtres. Tantôt elle atténue la violence du fait divers en y insufflant du « merveilleux ». Tantôt elle injecte une force dramatique dans des situations devenues banales, toujours pour nous interroger sur notre imaginaire.
À travers la photographie, Nathalie Van Doxell pose également la question du rapport de l’éthique et de l’esthétique, et celle de la valeur marchande de l’art.
Elle nous rappelle que nous jouons des rôles auxquels nous croyons trop. Elle intervertit et déplace constamment les rôles de chacun. “Quand sommes-nous nous-mêmes ?” semble-t-elle s’interroger naïvement. Nathalie Van Doxell propose dans ses expériences la contradiction inhérente à l’animal social qu’est l’homme, solitaire et civilisé. Elle a su créer une oeuvre cohérente dans laquelle s'opèrent de constants glissements entre art et réalité, mettant à profit les intuitions de son enfance. De ses expériences, l’artiste réalise des images fortes et évidentes.
Après avoir suivi les enseignements de philosophie à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales sous la direction Jacques Derrida, Nathalie van Doxell obtient un Master en Art et philosophie à l’Université de Paris VIII Saint Denis Vincennes. L’artiste réalise à partir des années 1990 une oeuvre dont le medium de référence est la photographie. Elle obtient le prix de la Villa Medici à Rome où elle séjourne une année comme pensionnaire de l’académie de France en 1995.
Elle a participé à de nombreuses expositions en France et à l’étranger, notamment à la Maison Rouge, Paris ; au Mudac, Lausanne ; à la Kunsthalle de Wuppertal ; au Museum of contemporary photography, Ottawa, à la Foire internationale d’art contemporain Art Basel ; au Palazzo Massari, Musée d’Art Moderne et Contemporain de Ferrare, ainsi qu’à l’institut français de Berlin.