Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente la première rétrospective de Markus Lüpertz en France. L’imagination et la créativité de cet artiste en font une figure majeure de la scène européenne du XXe siècle. Son oeuvre est caractérisée par un constant questionnement de l’art et de la position de l’artiste à travers peintures, sculptures, dessins et poèmes. L’exposition, réunissant près de 140 pièces emblématiques, retrace l’ensemble de la carrière de l’artiste, de sa production la plus récente, incluant la série Arcadies (2013) en remontant à ses débuts des années 1960.
Markus Lüpertz (né en 1941) se met à peindre dans un climat artistique de l’Allemagne d’après-guerre dominé par l'expressionnisme abstrait américain et le pop art. Tout comme A.R Penck, Georg Baselitz ou Jörg Immendorff, il s’émancipe de ces courants pour fonder sa propre voie : une nouvelle peinture réfléchie et guidée par une vision idéalisée loin de la gestuelle ou de l’expressivité. En 1964, la série des « peintures dithyrambiques » (terme emprunté à Nietzsche) permet à Markus Lüpertz de renouer avec la figuration tout en apportant sa contribution personnelle à l’histoire de l’abstraction : sur des toiles de très grand format, il se livre à une simplification de la forme et au grossissement du détail lui permettant ainsi d’inventer des formes inédites et frappantes.
Dès la fin des années 1960, l’artiste multiplie dans ses tableaux de grands formats les références à l’histoire contemporaine avec ses « motifs allemands » dont les casques, qu’il traite avec une forte volonté de distanciation. C’est à partir de 1980 que Lüpertz revisite les figures mythologiques, les thèmes antiques et emprunte son iconographie aux maîtres anciens (Poussin, Goya, Courbet…). Il instaure, plus largement, un dialogue singulier entre la peinture et la sculpture, le figuratif et l’abstrait, le passé et le présent pour une nouvelle lecture de l’histoire de l’art moderne.
Très influent parmi les nouvelles générations de peintres et de sculpteurs, Markus Lüpertz a bénéficié d’importantes expositions à travers l’Europe (Bonn, Amsterdam, Madrid...) mais n’a jamais connu d’exposition de cette ampleur en France.