« Sept ans de réflexion » est une exposition qui révèle au public les pièces majeures acquises par le musée d’Orsay ou reçues en don pendant ces sept dernières années sous la présidence de Guy Cogeval. Une telle exposition permet au public d’apprécier le fruit des enjeux et orientations de la politique d’enrichissement des collections nationales.
Grâce à l’excellente fréquentation de l’établissement, le budget annuel des acquisitions du musée d’Orsay, abondé par un prélèvement de 16 % sur le montant des droits d’entrée dans les collections permanentes, reste conséquent. Ce budget demeure toutefois éloigné des réalités d’un marché international très dynamique pour la période de la peinture des collections du musée d’Orsay (1848- 1914). Les acquisitions reflètent donc des arbitrages collégiaux, fondamentaux décidés dans le cadre d’une politique qui doit saisir judicieusement les opportunités du marché. Cette exposition a pour but de dévoiler aux visiteurs les « perles » qui rejoignent peu à peu les collections nationales pour le plus grand plaisir du public.
Un florilège de 180 oeuvres parmi les plus importantes est exposé dans les dix salles de la galerie des expositions du cinquième étage et réparti suivant des lignes directrices évocatrices des grandes orientations des acquisitions. Ainsi, le parcours débute par une présentation d’oeuvres de Maurice Denis, Bonnard et Vuillard [dont deux provenant d’une collection particulière de 141 oeuvres donnée en 2011 sous réserve d’usufruit]. Ces tableaux seront présentés avec des objets d’art français du début du XXe siècle leur faisant écho. Suivent une salle consacrée aux dessins d’architecture et une salle regroupant diverses expressions pluridisciplinaires des écoles allemande, autrichienne et nordique. Deux salles d’art décoratif français préfigurent ensuite du « Retour au style » perceptible dans des oeuvres de Maurice Dufrêne, Paul Follot et Hoëntschel, associées à des objets d’art, broderies textiles et peintures, dont le magistral Portrait d’Yvonne Lerolle en trois aspects qui termine cette section et invite à parcourir la grande galerie divisée pour l’occasion en trois espaces.
La salle suivante met en exergue les enrichissements très perceptibles de la collection d’art italien du début du siècle dominés par les toiles de Boldini et de Zecchin, mises en écho avec des meubles iconiques de grands créateurs. Autour d’un meuble italien d’origine royale, deux salles sont consacrées à l’art du XIXe siècle français et anglais, rythmées par des toiles de Tissot, Baudry, Bouguereau, Puvis de Chavannes, du mobilier de Diehl, Sauvrezy et Popelin, des sculptures de Gérôme et Carrier- Belleuse, de l’orfèvrerie, des photographies anglaises de Cameron, une rare tapisserie de Burne-Jones, don de Pierre Bergé, et un Saint-George de Gilbert, récemment acquis.
La galerie suivante, où trône un pastel de Degas, est consacrée à des oeuvres graphiques de Doré, Denis et Spilliaert. Le parcours est clôturé par la présentation partielle d’un ensemble de gouaches originales de Merson destinées à l’illustration des poèmes de Hérédia, au centre d’un accrochage comprenant un Cézanne reçu en dation, une toile de Daumier offerte par la Société des Amis du Musée d’Orsay (SAMO), une toile de Seyssaud, don d’un collectionneur, et d’oeuvres préemptées en vente publique (Sérusier) ou acquises sur le marché (Vallotton et Von Stuck).
Cette exposition, qui ne peut présenter toutes les acquisitions réalisées depuis sept ans, donnera toutefois lieu à la publication d’un catalogue qui en contiendra la liste exhaustive.